Alors que s’ouvre le congrès de l’Association des maires de France, ce mardi, au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, les élus restent remontés. L’annonce faite par le premier ministre, après sa nomination, d’un nouvel acte de décentralisation pour clarifier les compétences ne suffit pas à calmer certains, surtout que le gouvernement demande aux collectivités 4,6 milliards d’économies (lire notre article sur le sujet).
Alors que demandent les collectivités aujourd’hui ? « Que l’Etat arrête de nous emmerder. C’est aussi simple que cela », lance ce mardi sur le plateau de Public Sénat le maire (divers droite) d’Orléans, Serge Grouard, qui se méfie des annonces de Matignon. « Les propos que j’ai entendus du premier ministre, c’est formidable, ça relève de la provocation », soutient l’élu local, car en réalité, « nous sommes dans un grand mouvement de recentralisation. Un double mouvement : recentralisation fiscale et financière et recentralisation normative. On bouge de moins en moins le petit doigt, car vous avez un flot de normes qui vous empêchent, à chaque fois que vous faites quelque chose », dénonce Serge Grouard.
« Un texte de loi pour la fin d’année ou le début d’année prochaine, mais c’est juste ridicule »
« Je dis à l’Etat, commençons par là. Mais ce n’est pas du tout ce que j’entends. Et un texte de loi pour la fin d’année ou le début d’année prochaine, mais c’est juste ridicule. J’ai été quinze ans parlementaires, député. Chaque année, j’ai eu un texte de réorganisation territoriale, de réforme des collectivités territoriales. Vous voyez le résultat ? Donc la messe est dite. Je n’espère plus rien », lance le maire (ex-UMP) d’Orléans.
Pour Serge Grouard « le grand chambardement auquel nous aspirons » devrait venir plutôt « du plus haut niveau, de la présidence de la République, pas du premier ministre ». Il appelle à « un vrai projet de chambardement où l’on renverse la table, où l’on met fin à cette hypertrophie du pouvoir normatif de l’Etat. On le rend ou le donne aux collectivités locales. C’est ce que dit Jean-Louis Borloo depuis des mois. C’est cette réforme qu’il faut faire ».