Congrès des régions: les élus locaux en force pour relancer la décentralisation
Absence de dialogue avec l'exécutif, suppression de la taxe d'habitation, relations financières avec l'État...: les élus locaux feront front...

Congrès des régions: les élus locaux en force pour relancer la décentralisation

Absence de dialogue avec l'exécutif, suppression de la taxe d'habitation, relations financières avec l'État...: les élus locaux feront front...
Public Sénat

Par Dominique CHABROL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Absence de dialogue avec l'exécutif, suppression de la taxe d'habitation, relations financières avec l'État...: les élus locaux feront front commun pour "défendre les libertés locales" mercredi à Marseille, en ouverture du congrès des régions.

Après l'échec de la Conférence nationale des territoires (CNT) en juillet, les maires, présidents de régions et de départements lanceront un "grand appel à la relance de la décentralisation" pour dénoncer les orientations du gouvernement.

Depuis plusieurs mois, l'Association des maires de France (AMF), l'Assemblée des départements (ADF) et Régions de France - qui avaient boycotté la CNT de juillet - protestent contre une "recentralisation massive" depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.

"Il y a une très forte exaspération des élus. Avec ce meeting, nous voulons nous adresser à l'opinion publique", affirme Hervé Morin, président centriste de Régions de France. "La question est: est-ce que la morgue technocratique continue à l'emporter sur l'efficacité politique ou est-ce qu'on retrouve un peu de bon sens ?", soutient-il.

M. Morin recevra mercredi soir le renfort de ses homologues de l'AMF, François Baroin (LR), et de l'ADF, Dominique Bussereau (en congé de LR), ainsi que du président du Sénat Gérard Larcher, qui presse de son côté le gouvernement "de retrouver le chemin du dialogue avec les collectivités".

"Les associations d'élus ont raison de dire que tout ce qui s'est entrepris à leur sujet depuis un an s'est fait à l'insu de leur plein gré", a également déploré lundi sur Public Sénat le premier secrétaire du PS Olivier Faure, accusant Emmanuel Macron de "se méfier de tous les contre-pouvoirs".

Signe des tensions entre l'exécutif et les collectivités ou simple question d'emploi du temps ? Le Premier ministre Edouard Philippe ne viendra pas s'exprimer devant les élus régionaux, comme il y est traditionnellement invité.

- Question de confiance -

Devant les membres de France Urbaine (grandes villes et agglomérations) réunis mercredi à Paris, M. Philippe avait plaidé pour "une décentralisation assumée", qui repose "autant que possible sur la confiance".

Le gouvernement ne sera pas moins fortement représenté à Marseille, avec plusieurs ministres, Elisabeth Borne (Transports), Jean-Michel Blanquer (Education) ou encore Frédérique Vidal (Enseignement supérieur).

Le "pacte ferroviaire", l'exercice de nouvelles compétences économiques, la fiscalité, les régions au coeur de l'Europe ou l'orientation des élèves, figurent parmi les nombreux thèmes qui seront abordés jeudi.

Le rendez-vous des régions donned le coup d'envoi des grands rassemblements d'élus de l'automne, avant le congrès de l'ADF les 8 et 9 novembre à Rennes et celui de l'AMF, du 20 au 22 novembre à Paris, dont le climat s'annonce également houleux.

Les trois associations devraient réitérer leur démonstration d'unité à l'occasion de ces différents rassemblements.

A l'exception notoire des élus de France Urbaine qui ont joué le jeu du dialogue avec le gouvernement depuis le début, les relations entre l'exécutif et les collectivités se sont profondément dégradées au fil des mois, sur des dossiers parfois très distincts.

Outre les accords financiers avec l'Etat pour la maîtrise des dépenses publiques, les régions ont ferraillé sans succès avec le gouvernement pour conserver la compétence de l'apprentissage. Les départements se heurtent à l'Etat sur le financement du RSA et autres allocations sociales.

Les plus touchées par la baisse des emplois aidées, les communes défendent "l'autonomie fiscale" et réclament des garanties sur la compensation de la suppression programmée de la taxe d'habitation, qui constituait leur principale ressource.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Congrès des régions: les élus locaux en force pour relancer la décentralisation
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Congrès des régions: les élus locaux en force pour relancer la décentralisation
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le