Au lendemain du Congrès du Parti socialiste à Nancy, les réactions s’enchainent sur la déclaration de Jérôme Guedj lors de son discours, traitant le fondateur de la France insoumise de « salopard antisémite ». Si Éric Coquerel n’a « rien » à dire au député socialiste, qui « tape » sur ceux qui « alertent et font que l’opinion publique et politique a évolué » sur la situation à Gaza, il estime tout de même que le Parti socialiste devrait réagir officiellement et « prendre ses distances » avec ces propos.
« Israël ne se défend pas, mais attaque en ce moment » l’Iran, estime le député insoumis
Le discours de Jérôme Guedj fait suite à de longs mois de débats au sein de la gauche sur le conflit israélo-palestinien et l’instabilité au Moyen-Orient, en particulier depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, Israël a attaqué plusieurs sites militaires et nucléaires en Iran, auxquelles les autorités iraniennes ont riposté, considérant cette attaque de « déclaration de guerre ». La communauté internationale craint aujourd’hui un embrasement régional. Emmanuel Macron a, de son côté, appelé à « la plus grande retenue pour éviter l’escalade » et affirme qu’Israël « a le droit, comme chaque peuple à sa défense ».
Mais pour les Insoumis, l’Etat hébreu « ne se défend pas », elle « attaque en ce moment ». Non seulement, le gouvernement israélien s’extrait de « tout droit international », estime Éric Coquerel, mais cette offensive est « très mauvaise » pour la sécurité des Israéliens. La France doit être « du côté de la paix », et demander « la convocation du conseil de sécurité de l’Onu pour demander que les armes cessent », affirme le député insoumis.
Pour les élections municipales, il y aura des candidats insoumis « dans toutes les villes où le PS ne fait pas une politique de rupture », affirme Éric Coquerel
Et ces désaccords ont acté la rupture au sein du Nouveau Front populaire, et notamment pour les prochaines élections municipales de 2026. Selon Éric Coquerel, la question n’est pas électorale mais programmatique. Sur le plateau de Public Sénat, le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale affirme qu’il y aura des candidats insoumis « dans toutes les villes où le PS ne fait pas une politique de rupture que nous souhaitons », sauf exception locale.
En effet, la France insoumise n’a jamais « dit qu’il n’y aura aucun accord local nulle part » : lorsqu’une ville est « dirigée par l’extrême droite », il peut être opportun de mener une alliance entre les candidats insoumis et socialistes, estime-t-il. Mais il y aura bien des candidats insoumis face à des candidats socialistes, quand ils mènent une « politique de droite », selon ses mots. Pour Éric Coquerel, le Parti socialiste devrait s’inquiéter du « fond ».
Et ce, alors que la bataille des retraites s’achève ce mardi, lors de la fin du « conclave » lancé par le premier ministre il y a plusieurs mois. La France insoumise « reproposera une motion de censure » contre le gouvernement de François Bayrou, a annoncé le député insoumis. Reste à savoir ce que votera le groupe socialiste. « J’espère qu’ils vont nous suivre sur la motion de censure. (…) C’est là-dessus que je vais voir concrètement ce qu’est et ce que fait le Parti socialiste », conclut Éric Coquerel.