MEETING RAPHAEL GLUCKSMANN ELECTIONS EUROPEENNES
Crédits : Maxime Le Pihif/SIPA

Congrès du PS : Nicolas Mayer Rossignol défend une gauche « claire dans les alliances », « de responsabilité » et « pro européenne »

En vue du congrès PS de Nancy, le maire de Rouen et ses amis vont de nouveau tenter de faire tomber le premier secrétaire, Olivier Faure. Alors que « les choses avancent bien » vers un éventuel rapprochement avec la contribution d’Hélène Geoffroy, voire celles de « Boris Vallaud » et de « Jérôme Guedj », Nicolas Mayer Rossignol semble caresser l’idée d’un front anti-Olivier Faure qui lui permettrait cette fois de l’emporter.
François Vignal

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Le congrès de Nancy sera-t-il celui de la revanche pour Nicolas Mayer Rossignol et ses amis ? Deux ans après un congrès de Marseille fratricide, où le maire PS de Rouen a perdu d’un cheveu, face à Olivier Faure, sur fond d’accusations de triche, le courant du premier secrétaire délégué du Parti socialiste entend bien peser, à nouveau, lors de ce moment phare dans la vie du PS.

Chacun est aujourd’hui dans les starting-blocks, prêt à passer les haies (voir notre article sur le calendrier). En guise de mise en jambes, ce samedi, seront déposées les contributions générales, où chacun se positionne. Elles sont le prélude aux textes d’orientations, anciennement appelés motions, fruit d’éventuelles fusions entre contributions.

Après la contribution « Nouveau socialisme » de Fatima Yadani, Laurence Rossignol, Jérôme Guedj et Philippe Brun, présentée mercredi, et celle du numéro 1 socialiste, Olivier Faure, avec « Le cœur de la gauche », défendu ce vendredi matin devant la presse, Nicolas Mayer Rossignol revient à la charge avec « Refondations ». On retrouve des visages déjà connus : Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat, Anne Hidalgo, maire de Paris, Mickaël Delafosse, maire de Montpellier, ou encore Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS de la capitale et co-présidente de Refondations. Une ligne anti-Faure, qui dénonce depuis un moment « l’effacement » du PS, au profit de LFI.

Une « gauche républicaine », défend Carole Delga

Pour le congrès des 13, 14, 15 juin, Nicolas Mayer Rossignol défend avant tout une ligne de « clarté dans les alliances », revendiquant être « la gauche de responsabilité » et « résolument pro européenne ». « Ce n’est pas une question de personne, de Jean-Luc Mélenchon ou pas, mais de ligne politique », précise l’opposant du premier secrétaire, qui dénonce au passage les relents « d’antisémitisme » chez LFI, parti qui « fleurte avec le communautarisme ». A l’inverse, Refondations défend une « gauche républicaine », explique Carole Delga, et « non pas un PS hégémonique, mais un PS moteur de rassemblement, au travail pour changer la vie des gens », dit-elle, en référence au slogan de François Mitterrand, lors de la campagne de 1981.

Si Refondations veut bâtir une plateforme présidentielle avec Raphaël Glucksmann, les tenants du courant veulent « réaffirmer être la première force au sein de la gauche, comme lors des européennes », souligne Mickaël Delafosse.

Dans ce rapport de force interne, Refondations revendique « 2500 signataires, 31 parlementaires (14 députés, 15 sénateurs, 2 eurodéputés), 3 présidents de région, 6 présidents de département, 75 membres du Conseil national », précise l’ancien sénateur David Assouline. A ce petit jeu, les amis d’Olivier Faure ont revendiqué ce matin avoir le soutien de près de 4.000 militants, la moitié des premiers secrétaires fédéraux, au moins 40 % des membres du conseil national et plus de 50 parlementaires.

Un « tout sauf Faure » est-il possible ?

Mais plus que les contributions, ce seront les textes d’orientations qui définiront le rapport de force du parti, sur lesquels les adhérents sont appelés à voter le 27 mai. Dans cette perspective, un rapprochement est-il possible avec la « TO1 », soit la contribution d’Hélène Geoffroy, où on retrouve des ex-hollandais ? Lors du congrès de Marseille, la maire de Vaulx-en-Velin avait appelé à voter pour Nicolas Mayer Rossignol, face à Olivier Faure. « Bien sûr, on travaille ensemble », assure le maire de Rouen, qui assure que « les choses avancent bien ».

Et avec le président du groupe PS, Boris Vallaud, auparavant avec Olivier Faure et qui dépose maintenant une contribution également ? Nicolas Mayer Rossignol se dit prêt à parler « avec tous ceux qui veulent un rassemblement et un changement dans la clarté », que ce soit « Boris Vallaud, et d’autres, Jérôme Guedj ». Et d’avertir : « On représente une force très importante au sein du PS »… Des discussions qui vont « commencer dès demain », au moment d’un Conseil national où seront présentées les contributions, ajoute David Assouline. Michaël Delafosse note au passage que « des gens qui n’étaient pas sur notre ligne, ou pas complètement, comme Philippe Brun, ou Boris Vallaud » s’émancipent aujourd’hui prennent leurs distances avec le premier secrétaire. « Ça permet de créer un espace de rassemblement d’idées », soutient le maire de Montpellier.

Traduction : de quoi peut-être se rassembler contre le numéro 1 socialiste. Reste à voir si un « tout sauf Faure » peut, par l’union des opposants, des mécontents et autres ambitieux, se constituer et faire tomber le premier secrétaire. C’est en tout cas l’idée et la stratégie que semble caresser le courant de Nicolas Mayer Rossignol.

Partager cet article

Dans la même thématique

Congrès du PS : Nicolas Mayer Rossignol défend une gauche « claire dans les alliances », « de responsabilité » et « pro européenne »
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Congrès du PS : Nicolas Mayer Rossignol défend une gauche « claire dans les alliances », « de responsabilité » et « pro européenne »
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le