Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Congrès du PS : suivez le discours d’Olivier Faure dimanche sur les chaînes parlementaires
Par Simon Barbarit avec l'AFP
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« Comme vos prédécesseurs l'ont écrit après Epinay (le congrès fondateur du PS, en 1971, NDLR), décrivant ce congrès comme un théâtre d'ombres, vous écrirez sans doute que nous sommes à nouveau un théâtre d'ombres; mais vous verrez que ces ombres vont continuer à avancer, et dans l'ombre de ceux qui nous ont précédés, nous allons demain trouver à nouveau des raisons de vous faire espérer » lançait Olivier Faure à la presse la semaine dernière.
« Une période de vaches maigres » qui s’ouvre
En attendant cette rencontre avec l’Histoire, c’est un PS meurtri après deux défaites électorales majeures, des divisions et un manque de cadres, qui entame samedi son 78e congrès à Aubervilliers. 1000 personnes y sont attendues. Le point culminant du week-end sera le discours de clôture du député de Seine-et-Marne, dimanche à 11H45 diffusé sur les chaînes parlementaires (émission spéciale à partir de 11H15). Le Premier secrétaire, largement élu par les militants les 15 et 29 mars derniers, est attendu au tournant. « Il va falloir qu'Olivier Faure emballe la salle, et qu'il donne une direction » a souligné son ancien rival, Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du PS, pour qui les intentions du nouveau patron du PS « restent peu claires ». Lucide, lors d’une conférence de presse tenue depuis à Solferino, la semaine dernière, Olivier Faure annonçait « une période de vaches maigres ». Ça va nous réapprendre ce qu’est la vie politique, des moments d’euphories et des moments plus difficiles ».
Cambadélis rêve d’une « remontada »
Dans le Parisien, ce vendredi, c’est Jean-Christophe Cambadelis, ancien Premier secrétaire du PS, qui se prend à rêver tout haut « d’une remontada » du parti en usant lui aussi de la référence mitterrandienne. « Le congrès d’Aubervilliers sera aussi important pour le PS que le fut celui d’Epinay en 1971. Epinay tranchait avec l’ancienne stratégie en appelant à l’union de la gauche et en rompant avec le système capitaliste. Aubervilliers, c’est la stratégie du ni-ni, ni Macron ni Mélenchon (…) Il (le PS) doit rompre avec sa culture hégémonique mais doit devenir central à gauche ».
Les Européennes, la première étape d’une renaissance
En 71, François Mitterrand jetait les bases d’un accord de gouvernement avec le Parti communiste dans la perspective des législatives de 1973. 47 ans plus tard, pour Olivier Faure, ce sont les Européennes de 2019 qui vont faire figure de premier test. « Je souhaite que nous reprenions un débat que nous avons abandonné depuis 2005 » a-t-il lancé. Un scrutin qui n’est pourtant pas idéal pour imprimer sa ligne « vraiment à gauche et vraiment réaliste ». Son prédécesseur, Jean-Christophe Cambadélis prévient : « On peut être eurocritique, mais le PS doit être obligatoirement pro-européen et aussi écologiste social et décentralisateur ». Samedi, la première journée du congrès sera d’ailleurs marquée par une séquence européenne avec la présence du secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez.
Dimanche, plusieurs tables rondes ouvertes à la société civile se tiendront sur les thèmes des réfugiés, de l'écologie et des services publics.
La synthèse d’Olivier Faure
S'il s'est efforcé durant sa campagne de repositionner le PS « au cœur de la gauche », Olivier Faure a aussi fait le choix de ne pas trancher d'emblée nombre de débats qui traversent le parti, préférant proposer à ses camarades d'organiser durant les deux ou trois prochaines années une série de chantiers thématiques, qui se concluront par des votes ouverts aux militants et aux sympathisants, moyennant un euro.
Le président du groupe Nouvelle Gauche se sait attendu au tournant. Lucide sur l'état de délabrement du PS, et sur son absence de notoriété personnelle, il est néanmoins convaincu que « le PS n'a pas été remplacé » et veut croire qu'il peut encore « surprendre » les Français.
Un frémissement dans l’opinion ?
Un sondage Ifop-Fiducial paru cette semaine montre d'ailleurs un frémissement favorable au PS dans l'opinion. 13% des Français pensent désormais qu'il incarne le mieux l'opposition au président Emmanuel Macron, contre 8% en février.
Mais la bataille va être rude pour les socialistes, concurrencés sur leur gauche par Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, et sur leur droite par la République en marche.
« Je pense (...) que le Parti socialiste va demeurer un parti d'appoint », qu'il « va stagner entre 5 et 10% », a ainsi estimé jeudi sur Public Sénat l'ancien sénateur PS François Patriat, un des premiers à avoir rejoint Emmanuel Macron.