« On est en train de se fourvoyer, et je pense que ça va mal finir. » Invité mercredi de « Bonjour chez vous », sur Public Sénat, le sénateur Hervé Marseille, président du groupe Union centriste, n’a pas mâché ses mots contre la décision des Républicains de sélectionner leur candidat pour 2022 lors d’un congrès où seuls les militants LR seront invités à s’exprimer. Un coup dur pour les centristes et l’UDI, le parti d’Hervé Marseille, deux partenaires historiques de la droite républicaine. « C’est une maladresse. Les Républicains choisissent librement la procédure qu’ils veulent se donner, mais si on veut choisir le candidat de la droite et du centre, il vaut mieux qu’il y ait du centre ! », tacle-t-il.
Un congrès LR qui arrive trop tard
Le sénateur estime que dans ces conditions, le soutien de sa famille politique au candidat désigné ne sera pas automatique. « On verra le moment venu », balaye-t-il. Fin septembre, Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, avait confié à Public Sénat son intention d’investir un candidat pour son parti dès la mi-novembre, sans attendre l’issue du congrès LR prévu le 4 décembre. Une date jugée beaucoup trop tardive par Hervé Marseille, qui hésite entre Gabriel García Márquez et Claude Miller pour dénoncer le calendrier retenu : « Si on attend le 4 décembre, c’est ‘Chronique d’une mort annoncée' ou ‘Mortelle randonnée’ ! », raille-t-il.
« Pendant que l’on fait de la mécanique, le président de la République continue à distribuer de l’argent, à rassembler autour de lui, et d’autres candidats avancent », alerte encore le sénateur qui estime également la progression d’Éric Zemmour dans les sondages « inquiétante pour la France ». « Le fait qu’il ait de l’audience montre que, malheureusement, il répond à une attente d’un certain nombre d’électeurs », déplore l’élu, qui attend désormais des réponses concrètes de la part des candidats déclarés car « pendant ce temps-là, en face, je ne vois pas très bien ce qu’il se passe. »