Depuis les résultats du premier tour du congrès LR de jeudi après-midi, le monde politique bruisse d’une rumeur qui, à force d’être confirmée, n’en est plus vraiment une. Valérie Pécresse serait la candidate redoutée par la Macronie : une femme avec une forte légitimité politique, qui incarne une droite réformatrice, voilà qui ne devrait effectivement pas enchanter Emmanuel Macron. Un vote d’une population aussi militante et aussi restreinte n’est jamais acquis et les résultats du 2ème tour de samedi pourraient réserver des surprises malgré les ralliements rapides dont a bénéficié Valérie Pécresse, mais toujours est-il que Yaël Braun-Pivet, une des cheffes de file de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, ne partage pas cette analyse d’une « mauvaise nouvelle » pour le chef de l’Etat.
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« Valérie Pécresse n’est pas en reste »
D’après la présidente de la commission des Lois de l’Assemblée, « la mauvaise nouvelle c’est ce résultat pour les LR, où l’on voit que le candidat qui arrive en tête, préfère Éric Zemmour à Emmanuel Macron, croit au grand remplacement et souhaite un Guantanamo à la française. » Yaël Braun-Pivet y voit la dérive des Républicains « passés du côté d’une droite très dure » dans une primaire qui instaure une « prime à la radicalité », et pas seulement à cause du résultat d’Éric Ciotti : « Valérie Pécresse n’est pas en reste avec ses projets de réforme constitutionnelle uniquement orientés vers l’immigration, ou sa proposition de supprimer les allocations familiales aux personnes étrangères. »
La députée des Yvelines déplore des positions qu’elle semble trouver factices : « On sait aujourd’hui que l’immigration économique est une toute petite partie de l’immigration. La majorité des immigrants sont des étudiants étrangers ou issus du regroupement familial. Or nous ne pouvons séparer durablement des familles, c’est pourtant ce que proposent Éric Ciotti et Mme Pécresse. C’est une mauvaise nouvelle pour les Républicains de s’être plongés dans cette radicalité-là. » De même, Valérie Pécresse propose une territorialisation des peines afin de considérer comme circonstance aggravante la commission d’un délit dans un département particulièrement criminogène. « J’ai de sérieux doutes sur la constitutionnalité d’une telle mesure, explique Yaël Braun-Pivet. La loi est là pour présenter un cadre général et les magistrats sont là pour avoir une appréciation particulière. Une telle mesure n’est ni efficace, ni juridiquement solide. » On l’aura compris, pour la Macronie, on essaie d’assimiler Valérie Pécresse à Eric Ciotti en en faisant des représentants d’une droite dure. Il faut dire que les principaux intéressés ont joué le jeu des primaires en droitisant effectivement leur campagne