La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Congrès LR : l’heure du débat
Publié le
Enfin. Enfin, les Républicains vont pouvoir rentrer dans le vif du sujet. Après ces derniers mois rythmés par des demandes de primaires, de congrès fermé, ouvert, semi-ouvert, ou encore par de grandes enquêtes d’opinion censées dégager un candidat naturel, tout le monde est finalement sur la ligne de départ. Jeudi 4 novembre dernier, Philippe Bas, chargé du « contrôle de la sincérité des résultats », a validé les parrainages des 5 candidats à l’investiture LR ayant satisfait les conditions pour être candidat au congrès du 1er au 4 décembre prochain. Ce lundi 8 novembre à 20h45 se tiendra le premier débat télévisé organisé par LCI et Le Figaro mettant aux prises Éric Ciotti, Philippe Juvin, Michel Barnier, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, dans l’ordre dans lequel ils commenceront à s’exprimer selon le tirage au sort effectué.
>> Voir notre article : Calendrier, parrainages : le congrès LR, mode d’emploi
D’après Le Figaro, les candidats auront une minute pour détailler leurs premiers jours en tant que Président de la République, dans cet ordre de passage. Ensuite, Ruth Elkrief et David Pujadas animeront un débat qui abordera quatre thèmes : l’économie, l’immigration, la réparation d’une société fracturée et la place de la France dans l’Europe et dans le monde. L’enjeu est toujours le même pour ces débats internes à une famille politique, peu importe que l’on soit dans une primaire ou un congrès : arriver à se différencier sans laver son linge sale en famille, sans que « ce soit la boucherie », selon les mots d’Aurélien Pradié. C’est encore plus vrai pour une droite française qui a l’habitude des déchirements internes, que ce soit du temps du duel Chirac / Balladur, des tensions entre François Fillon et Nicolas Sarkozy ou même plus récemment lors d’une primaire de 2016 qui avait été pour le moins disputée et n’avait pas vraiment rassemblé la droite et le centre derrière François Fillon.
Qui sera le Fillon de 2021 ?
L’état-major de LR se montre confiant à cet égard. Christian Jacob, ou encore Gérard Larcher hier sur le plateau d’Europe 1, l’ont répété : ces débats seront le moment pour la droite d’afficher son unité. Les candidats multiplient eux aussi les déclarations de bonnes intentions. Xavier Bertrand a intimé à « ceux qui s’attendent à une foire d’empoigne » de « changer de chaîne lundi soir », tandis que Michel Barnier assure ne pas « faire campagne contre les autres. »
>> Voir la chronique de notre journaliste parlementaire, Alexandre Poussart, sur les enjeux de ce premier débat :
Toujours est-il que les 5 candidats doivent utiliser le débat télévisé de ce lundi 8 novembre, ainsi que les trois suivants, pour convaincre quelque 100 000 adhérents de les choisir lors du vote en ligne à deux tours qui se déroulera entre le 1er et le 4 décembre prochain. Or le précédent de la primaire ouverte de 2016, qui avait rassemblé plus de 4 millions d’électeurs, montre bien qu’un électorat aussi politisé – a fortiori dans le cas d’un congrès – est très volatil et peut faire émerger un candidat qui n’est pas toujours le plus attendu. Toutes les équipes de campagne ont probablement en tête la trajectoire de François Fillon en 2016 et espèrent refaire le coup. Mais pour ce faire, il faut arriver à imprimer et donc nécessairement à cliver, ce qui peut rendre les débats un peu musclés. La ligne de crête sur laquelle s’engage LR est donc fine, d’autant plus qu’il va falloir l’arpenter un certain temps, puisque trois autres débats opposeront les prétendants à l’investiture le 14 novembre sur RMC / BFM, le 21 sur CNews/Europe 1 et le 30 sur France 2. À voir si les LR arriveront à convaincre sans se déchirer. Début de réponse ce soir à 20h45.