[ Edit à 14h45 : Laurent Wauquiez annonce sa candidature à la présidence du parti, dans une interview au Figaro]
Les choses se précisent chez les LR. Au lendemain de la déclaration de candidature du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à la présidence du parti, ses responsables se sont réunis ce jeudi matin pour un comité stratégique important, avec au menu la date du prochain congrès, où on connaîtra le nom du prochain patron des LR.
Les chapeaux à plume LR se sont entendus. On connaît maintenant la date du congrès : ce sera le samedi 17 mai prochain, a appris publicsenat.fr. Ce sera à la Haute autorité des LR de gérer entièrement l’élection, dont les détails seront dans un guide électoral. Elle doit encore valider cette organisation et la date, en se réunissant ce soir, à 18 heures. Un bureau politique, convoqué ce lundi 17 février, à 18 heures, devra lui se pencher notamment sur un autre sujet, dans les tuyaux de la refondation du parti : le changement de nom. L’idée mise sur la table du bureau politique est de renommer les LR… « Le Mouvement ». « Mouais… » réagit l’un des membres du comité stratégique. « Je veux bien qu’on s’appelle les écureuils anonymes ou les grenouilles qui ne sortent pas de la brouette… » raille un sénateur LR, mais il « pense qu’il ne faut pas changer de nom. LR est très identifié dans l’opinion et a maintenant une bonne image ».
« Wauquiez veut du temps pour faire le tour des fédérations »
Pour la date du congrès, c’est donc plutôt la ligne de Laurent Wauquiez, à la tête des députés LR, qui l’a emporté. Celui qui devrait briguer aussi la présidence du parti – certains parlent d’une candidature ce soir lors d’un meeting à Valence – ne voulait surtout pas se presser. Il défendait l’organisation d’un congrès selon les règles normales, définies par les statuts, à savoir 90 jours après la décision du bureau. « Wauquiez veut du temps pour faire le tour des fédérations. Il a commencé d’ailleurs », décryptait hier un élu du parti, auprès de publicsenat.fr.
Du côté de Bruno Retailleau, on poussait au contraire pour organiser ce congrès au plus vite, en considérant que les règles normales ne s’appliquent pas, car le parti n’a actuellement pas de président en fin de mandat, depuis la crise provoquée par Eric Ciotti et l’installation d’une direction collégiale provisoire. Dans ce cas, l’élection doit alors être organisée entre 50 et 65 jours après la décision du bureau, plaide-t-on. Le ministre de l’Intérieur avait défendu lui-même, avec d’autres responsables, l’idée d’aller vite, la semaine dernière, lors d’un bureau politique.
« Un bon compromis »
Laurent Wauquiez a mis sur la table une note juridique sur le calendrier envisageable, stipulant que l’élection ne pourra pas se tenir « a minima avant le 17 mai », ce qui laisse la possibilité d’organiser le vote encore plus tard. Au final, « c’est un bon compromis », juge-t-on dans le camp du ministre de l’Intérieur.
Chez les soutiens de Bruno Retailleau, on aurait préféré un délai le plus court possible, qui aurait permis de se lancer dans une campagne en forme de Blitzkrieg pour surfer sur les bons sondages et sa popularité chez les militants, seuls amenés à voter. Certains craignent que cette embellie sondagière « ne dure pas éternellement ». « A un moment, les planètes s’alignent, ou pas. Et ça ne dure pas », sait bien un élu expérimenté. Reste à voir un autre point, tout aussi important : la date limite pour pouvoir adhérer au parti et participer ainsi au vote. Chaque camp va mobiliser ses troupes pour « faire des cartes », autrement dit inciter à devenir ou redevenir adhérent, avec à la clef un maximum de voix. L’histoire ne dit pas encore si les chiens pourront cette fois voter.