Congrès : « Avec Emmanuel Macron, nous sommes bien dans une hyperprésidence  », selon Pascal Perrineau

Congrès : « Avec Emmanuel Macron, nous sommes bien dans une hyperprésidence », selon Pascal Perrineau

Selon le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, Emmanuel Macron entend réunir les députés et les sénateurs en Congrès à Versailles. La date qui circule est celle du 3 juillet.
Public Sénat

Par Pierre de Boissieu

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Si le Parlement était réuni en Congrès à Versailles le 3 juillet prochain,  il aurait lieu la veille du discours de politique générale que prononcera le Premier ministre, Edouard Philippe, le 4 juillet prochain, à l’Assemblée nationale - une manière de saper l’autorité du chef du gouvernement.  

« Avec Emmanuel Macron, nous sommes bien dans une hyperprésidence ou super présidence, avec une très forte verticalité » explique le politologue, Pascal Perrineau. « Au début, nous avons découvert une verticalité symbolique, précise-t-il, mais nous assistons maintenant à un ramassement du pouvoir autour de l’Elysée. Des signes multiples le montrent. »

« Les ministres qui ne sont pas de la République en Marche ont tous un secrétaire d’Etat de la REP, qui est en quelque sorte l’”oeil du président” » explique par exemple le politologue. « La présidence d’Emmanuel Macron est très surplombante et interventionniste, nous assistons à une présidentialisation du régime, portée à son point d’orgue. »

Edouard Philippe : « un simple répétiteur » ?  

Les réactions à cette rumeur ont été immédiates, ce lundi. Le député socialiste Olivier Faure a jugé que la réunion du Congrès la veille du discours de politique générale « serait surtout une humiliation pour le Premier ministre. » « Jusqu'ici nous avions avec le général De Gaulle un Premier ministre qui dirigeait le gouvernement, avec Nicolas Sarkozy nous avons eu un Premier ministre qui est devenu son collaborateur, cette fois-ci on observe que ça pourrait devenir, si le président de la République parlait avant lui le 3 juillet, un simple répétiteur », a-t-il ironisé.

Le député Thierry Solère, cheville ouvrière du groupe « LR constructifs-UDI-indépendants », a, quant à lui, salué cette initiative d’Emmanuel Macron, ne la jugeant pas contradictoire avec le discours de politique générale d’Edouard Philippe, prévue le lendemain. « Que le président de la République nous donne les grandes lignes et qu'ensuite le Premier ministre vienne expliquer, avec un vote de confiance derrière, sa méthode, ses priorités, son calendrier, je crois que ce n'est pas contradictoire », a expliqué Thierry Solère.

Qu’en est-il de la relation entre le président de la République et son premier ministre, Edouard Philippe ? Pour Pascal Perrineau, « pour l’instant, nous avons l’impression qu’il n’y a pas de couacs, même s'il y a une tutelle forte de l’Elysée qui n’est pas toujours simple à vivre pour un premier ministre. » Dans ce domaine, l’exemple de Nicolas Sarkozy et de François Fillon est dans toutes les têtes.

Dans la même thématique

L’hémicycle du Sénat
7min

Politique

Aide médicale d’Etat : la majorité sénatoriale divisée sur les conclusions du rapport Stefanini Evin

Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.

Le

TOULOUSE:Nouvelle unite hospitaliere specialement amenagee (UHSA)
3min

Politique

Attentat de Paris : une proposition de loi du Sénat pour fixer une durée de sûreté d’hospitalisation en psychiatrie

L’attentat de Paris commis par un homme souffrant de troubles psychiatriques et qui était soumis à une injonction de soins jusqu’en en avril, relance le débat sur l’irresponsabilité pénale. La sénatrice centriste, Nathalie Goulet a redéposé un texte datant de 2021 qui prévoit pour les personnes ayant été déclarées irresponsables pénalement, une durée de sûreté d’hospitalisation.

Le

Budget : un rapport du Sénat épingle la progression du coût de l’aide médicale d’État
6min

Politique

« L’aide médicale d’État n’apparaît pas comme un facteur d’attractivité » pour l’immigration, selon un rapport commandé par le gouvernement

Considéré comme « un appel d’air » migratoire par la droite sénatoriale, l’aide médicale d’État avait été supprimée dans le cadre du projet de loi immigration avant d’être réintégrée en commission par les députés. Un rapport sur ce dispositif commandé par l’exécutif vient tempérer cette affirmation et juge ce dispositif à destination des étrangers en situation irrégulière « globalement maîtrisé ».

Le