« Une économie circulaire. Mais pour qui Mme la Ministre ? Disons-le clairement, pour les lobbys de la boisson ». Mardi, lors de la discussion générale contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, le sénateur PS, Joel Bigot, a, comme bon nombre de ses collègues, fustigé le projet de consigne de bouteilles plastiques voulu par le gouvernement.
Bien consciente que la consigne suscitait une levée de boucliers à la chambre haute, la secrétaire d’État à la transition écologique, Brune Poirson a tenté de rectifier le tir en déposant, lundi, un amendement. L'amendement vise à donner des garanties aux collectivités locales qui craignent que le produit de la consigne revienne aux industriels, environ 15 centimes d’euros par bouteille. Pour ce faire, le montant de la collecte des bouteilles en plastiques éligibles à la consigne, mais déposées dans un bac jaune, serait reversé aux collectivités. Un dispositif à qui rapporterait « un gain financier pour les collectivités compris entre 50 et 124 millions d’euros ».
Rappelons que dans le projet du gouvernement, si le consommateur dépose sa bouteille dans la consigne, c’est lui qui récupérera le surcoût de 15 centimes. Mais pour le Sénat, ce dispositif « légitimerait » le recours aux bouteilles plastiques et serait donc « un recul environnemental ».
« Vous déposez en catastrophe un amendement pour sauver ce dispositif promis à un avenir incertain dans cet hémicycle (…) Quelle plus-value pour le citoyen qui mettait déjà sa bouteille dans le bac jaune ? Et je ne parle même pas des collectivités qui vont devoir faire le tri entre les bouteilles consignées et celles non consignées. Quelle usine à gaz » a souligné, hier, Joel Bigot.
« Une stratégie illisible, une tambouille politicienne. Depuis le début, le gouvernement n’a pas pris le problème au bon niveau. Les collectivités ont investi dans la collecte des déchets y compris ceux des entreprises. Et il vient tout bouleverser avec cette consigne » se désole de son côté, le sénateur LR Jean-François Husson.