« Les Français attendent des actes » ont souligné les deux responsables du RN, à l’issue de leur rencontre avec Sébastien Lecornu. Jordan Bardella a rappelé qu’« on juge M.Lecornu à ce qu’il va faire, ce qu’il va annoncer. Il n’y a pas de jugement a priori sur sa personne, peu importe qui est à la tête du gouvernement, la question c’est pour faire quoi ». Marine Le Pen a, de son côté, insisté, « nous attendons un changement d’orientation, une rupture avec le macronisme, y compris sur le plan budgétaire. » Tous deux affirment que leur parti sera intransigeant « si le Premier ministre poursuit la politique menée jusqu’à présent, il tombera. »
Un « contre-budget » annoncé par le RN
En matière économique, le Rassemblement national prépare un « contre-projet » face au futur budget du gouvernement. « Nous verrons s’il existe des avancées pour les Français, car c’est ça qui nous intéresse », ont affirmé Bardella et Le Pen.
Le parti promet de défendre la protection « de la résidence principale, des biens professionnels et des investissements dans les PME et ETI », tout en s’opposant à « toute aggravation de l’injustice fiscale ». Marine Le Pen a rappelé avoir proposé « un impôt sur la fortune financière », accusant la gauche de se laisser tenter par des « mesures confiscatoires ».
Dissolution en ligne de mire
Le Rassemblement national estime qu’Emmanuel Macron est arrivé au bout d’un cycle. « Emmanuel Macron a remis en place une Quatrième République. L’extrême gauche réclame la Sixième. Nous sommes les seuls à défendre la Cinquième », a dénoncé Marine Le Pen. Face à ce qu’ils considèrent comme une impasse politique, les responsables du RN plaident pour un retour devant les Français, « Quand on est confronté à une crise, la seule solution, c’est de revenir aux urnes, par une dissolution ou une démission du président. »
« Nous jugerons sur pièces »
À l’issue de près de deux heures d’entretien, Bardella et Le Pen ont conclu en appelant à la prudence, mais en fixant une ligne rouge : « Nous n’avons pas une approche dogmatique. Nous verrons bien, nous jugerons sur pièce. Mais s’il n’y a pas de rupture, il y aura censure », ont conclu Bardella et Le Pen, affichant une ligne commune de fermeté vis-à-vis du nouveau Premier ministre.