« Nous avons été écoutés », indique Marine Le Pen, à la sortie de son rendez-vous à Matignon avec François Bayrou, ce lundi 16 décembre, aux alentours de 10 heures 15. « Il est peut-être trop tôt pour dire si nous avons été entendus », tempère-t-elle aussitôt, assurant être « trop expérimentée en politique pour être rassurée par une conversation ».
Trois jours après avoir été nommé Premier ministre, François Bayrou commence ses consultations. Ce lundi 16 décembre et ce mardi 17 décembre, il reçoit les chefs des différents groupes politiques en même temps qu’il compose son gouvernement. Exception faite de la France Insoumise qui a refusé l’invitation.
Les groupes sont reçus par ordre décroissant. Le Rassemblement national a donc ouvert le bal car il possède le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale. Gabriel Attal est ensuite arrivé à 10 heures pour Ensemble pour la République. Ce sera ensuite le Parti socialiste à midi. Les Républicains seront eux reçus à 14 heures 30. Demain, ce sera au tour des écologistes, Horizons, MoDem, Liot, le Parti communiste et l’Union des droites pour la Républiques d’Éric Ciotti.
Proportionnelle : « Un chantier prioritaire après le budget »
Marine Le Pen et Jordan Bardella sont arrivés à Matignon à 9 heures. Ils se sont entretenus avec le nouveau Premier ministre pendant une heure quinze. « Nous lui avons exprimé les souhaits de nos électeurs : ne pas aggraver les problèmes de pouvoir achat des Français, apporter des solutions à la grave crise sécuritaire et migratoire », a indiqué la cheffe de file des députés RN.
« Nous avons aussi évoqué les modes de scrutin. Le Premier ministre est attaché à la proportionnelle. C’est un chantier qui devrait être une priorité juste après le budget pour que l’ensemble des Français soit représenté et peut-être trouver un mode de scrutin qui permette de faire émerger une majorité », a-t-elle poursuivi.
« C’est un sujet de satisfaction pour nous »
Marine Le Pen est pour le moment rassurée. « Le Premier ministre nous a exprimé le souhait que l’ensemble des députés soit traité de manière égale, que chaque force soit entendue et respectée. C’est un sujet de satisfaction pour nous, car les 11 millions de Français qui ont voté pour nous ne veulent pas être mis au ban du fonctionnement démocratique du notre pays », a exprimé la candidate « naturelle » du RN. Au sujet de la nomination du prochain gouvernement, elle a aussi « exprimé au Premier ministre les réserves du Rassemblement national sur un certain nombre de personnalités ».
En meeting ce dimanche 15 décembre à Etrépagny (Normandie), Marine Le Pen a déclaré ne pas regretter « un seul instant » la censure du gouvernement Barnier et a qualifié les partis politiques qui s’y sont opposés de « tartuffes ». Elle a assuré que cette censure avait été décidée « avec calme et détermination » pour protéger à la fois ses électeurs et les France de « 40 milliards d’impôts supplémentaires, de la hausse continue des prix de l’énergie » ou encore de « l’immigration massive ».