« Contrôle au faciès »: décision attendue du Conseil constitutionnel mardi
Appelé à "mettre fin aux contrôles au faciès", le Conseil constitutionnel dira mardi s'il sanctionne des dispositions légales...

« Contrôle au faciès »: décision attendue du Conseil constitutionnel mardi

Appelé à "mettre fin aux contrôles au faciès", le Conseil constitutionnel dira mardi s'il sanctionne des dispositions légales...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Appelé à "mettre fin aux contrôles au faciès", le Conseil constitutionnel dira mardi s'il sanctionne des dispositions légales encadrant les contrôles d'identité qui permettent, selon des avocats et associations, des pratiques de "discrimination raciale".

A l'audience du 17 janvier, le Syndicat des avocats de France (SAF) et plusieurs associations de défense des droits des étrangers avaient appelé les "sages" à en finir avec des pratiques "illégales". Ils jugent ces usages "dangereux pour la cohésion sociale" et "inefficaces" sur le plan de la sécurité.

"Vous avez l'occasion de mettre un terme à des discriminations raciales" qui "sont d'autant plus inacceptables qu'elles sont commises par les forces de police, dépositaires de l'ordre public", avait plaidé Me Émilie Ganem, pour le SAF.

Le syndicat d'avocats et les associations se sont notamment appuyés sur la décision rendue le 9 novembre 2016 par la Cour de cassation. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire avait condamné l'État français pour des contrôles d'identité "au faciès", les qualifiant de "faute lourde" engageant la responsabilité de l’État. Une première historique.

Le même jour, la Cour de cassation avait transmis au Conseil constitutionnel deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) relatives au contrôle d'identité.

Les textes visés sont des articles du code de procédure pénale qui encadrent les contrôles d'identité (78-2 et 78-2-2) et des articles du code du séjour et de l'entrée des étrangers qui fondent les contrôles d'identité visant à vérifier la régularité du séjour en France (L 611-1 et L 611-1-1).

Les requérants ont dénoncé un usage "dévoyé" de ces textes et un tour de passe-passe: l'utilisation du droit pénal pour du contrôle administratif.

Les policiers sont mandatés pour constater une infraction mais au lieu de contrôler une personne soupçonnée d'en commettre une, ils effectuent un contrôle de la régularité du séjour, ont argumenté les avocats, qui ont aussi dénoncé des contrôles ciblés récurrents dans certaines zones.

Le représentant du gouvernement Xavier Pottier a défendu les textes incriminés, reconnaissant qu'une "trop grande fréquence du contrôle dans un même lieu serait une application irrégulière de la loi", mais selon lui "pas de nature à rendre la loi anticonstitutionnelle".

Vendredi, une enquête du défenseur des droits a révélé que les jeunes hommes "perçus comme noirs ou arabes" avaient "une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d'être contrôlés" en France.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

« Contrôle au faciès »: décision attendue du Conseil constitutionnel mardi
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le