Le ministre français des Comptes publics, Gérald Darmanin, se rendra en Italie "dans les prochains jours" pour "s'expliquer" avec Rome sur la présence de douaniers français dans un local de gare d'une commune alpine italienne, qui a provoqué un couac diplomatique.
Interrogé pour savoir s'il présentait "ses excuses" à l'Italie, M. Darmanin, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, a répondu "Non. On doit des explications, l'Italie est un pays frère, une nation soeur évidemment".
"Je me rendrai en Italie dans les prochains jours pour m'expliquer directement s'il le faut, avec le gouvernement italien", a-t-il ajouté.
L'ONG Rainbow4Africa -qui occupe depuis décembre un local de la gare de la station alpine de Bardonecchia pour accueillir des migrants en transit vers la France- s'est plainte de "l'irruption" vendredi soir de douaniers français souhaitant qu'un Nigérian y effectue un test urinaire.
Le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué samedi l'ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, et dénoncé "un acte grave", "totalement en dehors du cadre de la collaboration entre Etats frontaliers".
Ce contrôle, "notamment un test urinaire, pour voir s'il avait de la drogue en lui" a été effectué "dans un local mis à disposition dans le cadre d'un accord franco-italien, c'est vrai qui date un peu, mais il existe", a affirmé M. Darmanin dimanche.
"Il se trouve qu'entre cet accord et le moment où on a utilisé ce local, le gouvernement italien a donné à une association qui aide des migrants, la jouissance de ce local", a-t-il poursuivi.
"Les douaniers ont demandé l'autorisation d'y aller, ça a été accepté (...) et ensuite ils s'en sont émus", a affirmé le ministre.
"J'ai demandé aux douaniers, qui n'ont rien fait d'illégal et qui ont fait leur métier, leur travail, en attendant que j'aille voir le gouvernement italien et que le directeur général des Douanes, dès cette semaine, aille voir son homologue, de suspendre le fonctionnement de cet accord", a-t-il annoncé.
"Et s'il faut revoir cet accord évidemment, nous le ferons avec l'Italie, mais la France n'a rien fait d'illégal", a conclu M. Darmanin.