Contrôles renforcés à la frontière allemande : « Les frontaliers en ont ras le bol ! », prévient Jean-Marc Todeschini

Contrôles renforcés à la frontière allemande : « Les frontaliers en ont ras le bol ! », prévient Jean-Marc Todeschini

L’Allemagne a annoncé placer la France entière en zone à « haut risque » et va renforcer ses contrôles sanitaires à la frontière. Une situation déjà difficile à vivre en Moselle pour les travailleurs transfrontaliers.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Jusqu’ici, seule la Moselle était concernée. C’est désormais la France entière. L’Allemagne a annoncé placer le pays en zone à « haut risque » ce vendredi 26 mars. Elle va également renforcer les contrôles sanitaires pour les voyageurs arrivant de France. « L’explosion de la pandémie en Allemagne va plus vite que ce qu’ils ne pensaient et donc ils vont renforcer les tests sanitaires à l’entrée du territoire allemand en raison de l’extension de la pandémie en ce moment en France », a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur France Info. En clair, des contrôles aléatoires « plus renforcés » sont à prévoir, avec « tests obligatoires et quarantaine conseillée », a-t-il précisé.

« Les frontaliers en ont ras le bol ! Ils manifestent régulièrement ! En bref, ils vont appliquer aux autres départements la même chose », réagit agacé, le sénateur socialiste de la Moselle, Jean-Marc Todeschini. Département frontalier des régions allemandes de Sarre et Rhénanie-Palatinat, la Moselle est tout de même soumise depuis quelques semaines à un régime plus souple de contrôles aléatoires et de tests antigéniques pour les travailleurs frontaliers, à la différence de la Pologne ou de la République tchèque par exemple. Angela Merkel, la chancelière allemande a laissé entendre que la France dans son ensemble pourrait bénéficier de ce traitement de faveur, avec uniquement des contrôles aléatoires et non systématiques. Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, négocie quant à lui « l’allègement des modalités (d’une telle décision) pour éviter la fermeture de la frontière », a indiqué son entourage.

« Ça râle de partout ! »

Pour les travailleurs frontaliers, des discussions sont en cours avec les régions concernées pour « essayer d’adapter le mieux possible (ces mesures) et faire en sorte que ces salariés soient le moins pénalisés possible ». « Mais il y aura obligation de tests sanitaires », a bien confirmé Jean-Yves Le Drian. « Pour nous c’est déjà un test toutes les 48 heures. Ça râle de partout ! », s’agace Jean-Marc Todeschini, également membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat. « C’est un temps de fou de perdu pour les transfrontaliers qui sont devenus des machines à produire, réduits à boulot dodo. Certains font les tests au sein de leurs entreprises… », poursuit-il. Jeudi, des députés français et allemands ont demandé de « convoquer le plus rapidement possible […] une réunion extraordinaire du Comité franco-allemand de coopération transfrontalière » face au durcissement en vue « des règles restrictives dans les bassins de vie transfrontaliers entre la France et l’Allemagne ».

Jeanne Barseghian, la maire écologiste de Strasbourg et Toni Vetrano, le maire de Kehl ont demandé, dans un communiqué de presse commun, adressé aux médias locaux vendredi 26 mars, le moins de problèmes possibles pour passer la frontière, pour les frontaliers mais aussi les familles, rapporte France 3 Grand Est. « En cas de contrôles accrus à la frontière, nous souhaitons qu’une voie spécifique soit créée pour les poids lourds, afin de permettre aux frontaliers des files d’attente interminable aux points de contrôle », demandent les édiles.

Jean-Marc Todeschini, par ailleurs ancien ministre, s’agace particulièrement de la gestion sanitaire du gouvernement. « En France on retarde à chaque fois les mesures : on nous dit ‘c’est une semaine de gagnée, un jour de gagné’. Mais on meurt tout le temps ! », s’emporte-t-il. Par comparaison, il estime que « les Allemands prennent des décisions, malgré leur taux d’incidence de 100 qui n’atteint pas le nôtre ». En bref, il fustige les décisions à contretemps d’Emmanuel Macron qui a répété hier soir, assumer de ne pas avoir confiné le pays plus tôt. « Je regrette les décisions du chef de l’Etat. Son pari est perdu », cingle Jean-Marc Todeschini.

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