Le président de la commission Environnement du Parlement européen, Pascal Canfin, s'est dit favorable dimanche à un référendum à questions multiples sur les propositions issues de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), pour éviter d'en faire une consultation "pour ou contre Macron".
"Un référendum à questions multiples, c'est quelque chose qui n'existe pas en France jusqu'à présent. Cela consiste à utiliser l'outil du référendum pour consulter les Français sur l'écologie en évitant le côté plébiscitaire où finalement la question serait pour ou contre Macron", a souligné sur France Inter/France Télévisons/Le Monde l'eurodéputé (Renew Europe), élu sous les couleurs du parti présidentiel LREM.
Emmanuel Macron avait ouvert la porte à un référendum le 10 janvier en assurant aux 150 Français de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) que des "décisions fortes" seraient prises sur la base de leurs propositions pour lutter contre le réchauffement.
"Si on veut ensemble réussir cette aventure démocratique inédite, j'ai besoin que vous sachiez prendre des options fortes", a déclaré le chef de l'État, ajoutant qu'il souhaitait, "sur quelques mesures, en appeler à un référendum".
La décision doit être prise à l'issue des travaux de la Convention, qui devrait remettre ses conclusions début avril.
Pascal Canfin, ancien patron du WWF, milite pour un référendum avec un "maximum de 3, 4, 5 questions qui doivent être suffisamment précises pour qu'on puisse y répondre et suffisamment +transformationnelles+ pour que ça vaille le coup", sur l'énergie, la fiscalité ou encore la mobilité.
Ce référendum serait consultatif "mais si 60% des Français soutiennent une mesure, je vois mal la majorité parlementaire derrière dire non", a-t-il dit. M. Macron "n'a pas pris l'engagement formel, mais il a avancé dans cette direction (...), j'espère que ça se conclura dans le courant de l'année 2020", a-t-il ajouté.
Selon un proche du président Macron, le chef de l'État, même si rien n'est acté, semble favorable à un référendum à l'automne et le gouvernement pourrait mettre au vote des propositions auxquelles il n'est pas favorable, évitant là-aussi de transformer l'exercice en référendum pour ou contre Macron.
Depuis octobre, les membres de la CCC se sont réunis à quatre reprises pour examiner, en auditionnant des experts, cinq thèmes: se déplacer, se loger, se nourrir, produire et travailler et consommer. Certains planchent aussi sur des questions transversales comme le financement ou l'opportunité d'une révision de la Constitution.