Convocation d’Alexis Kohler devant la commission d’enquête sur les eaux en bouteille : « Lorsque l’on n’a rien à se reprocher, il vaut mieux venir », estime Laurent Burgoa

Laurent Burgoa, le président de la commission d’enquête du Sénat sur les eaux en bouteille espère qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, se rendra devant la commission d’enquête le 8 avril prochain. Par ailleurs, il déplore l’attitude adoptée par Nestlé Waters devant l’instance parlementaire, et désire que les travaux de cette commission débouchent sur une proposition de loi.
Camille Gasnier

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Hier, Laurent Burgoa, a annoncé, en marge de l’audition de deux dirigeants du groupe Nestlé Waters, qu’Alexis Kohler sera entendu par la commission d’enquête sur Sénat. Pour le sénateur, cette audition du secrétaire général de l’Elysée est nécessaire car « dans les documents demandés à l’Elysée, il revient que M. Kohler a bien reçu plusieurs fois la direction de Nestlé ».

Ce n’est pas la première fois qu’Alexis Kohler est convoqué devant une telle instance. En mars dernier, il avait d’ailleurs refusé de se rendre devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le dérapage des finances publiques. L’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958 précise que toute personne « qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende ». Face à ce refus, Éric Coquerel, avait saisi la justice. Laurent Burgoa assure qu’« à ce jour, il n’a pas infirmé sa venue ». Le sénateur Les Républicains du Gard est confiant : « Il était venu lors de la commission d’enquête Benalla, je lui fais confiance », et précise que « lorsque l’on n’a rien à se reprocher, il vaut mieux venir ».

« Pour l’image du groupe, c’est dommage que l’on ait des non-réponses ou des fins de non-recevoir »

En janvier 2024, Le Monde et Radio France ont publié une enquête révélant que des eaux vendues comme « de source » ou « minérales naturelles », ont subi des techniques de purification interdites. Nestlé Waters auraient utilisé des filtres de 0,8 micron pour traiter son eau minérale, en dépit des règles européennes en vigueur. Les sénateurs souhaitent comprendre pourquoi ces pratiques de filtrages ont été appliquées et établir la responsabilité des pouvoirs publics dans ce scandale.

Depuis le début de ses travaux, la commission d’enquête a auditionné plusieurs cadres de Nestlé Waters, dont Muriel Lienau, la présidente-directrice générale du groupe, qui, à plusieurs reprises, a refusé de répondre aux questions des sénateurs. Laurent Burgoa regrette cette stratégie : « Pour l’image du groupe, c’est dommage que l’on ait des non-réponses ou des fins de non-recevoir ». Le 19 mars, lors de cette audition, le président de la commission avait proposé à Muriel Lienau de divulguer les noms de membres du groupe l’ayant informée des traitements illégaux des eaux en bouteille qui sont au cœur de cette commission d’enquête. La PDG de Nestlé Waters « en a fait une fin de non-recevoir », pointe le sénateur du Gard.

Avant de saisir Gérard Larcher pour parjure, le rapporteur et le président de la commission d’enquête souhaitent auditionner le 9 avril le directeur international de Nestlé : Il va « peut-être nous en dire un peu plus […] cela serait bien que Nestlé joue le jeu, on va lui laisser une dernière chance ».

Le rapport de la commission d’enquête sera présenté le 19 mai à 11h. Laurent Burgoa espère que ce rapport va être « utile » et qu’il débouchera « sur une proposition de loi ou une proposition de résolution, afin de redonner confiance à nos concitoyens pour boire de l’eau minérale en bouteille ».

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