Le député-maire PCF de Dieppe (Seine-maritime), Sébastien Jumel, demande au gouvernement de "rechercher de manière urgente l’adoption de règles communes à tous les professionnels français et étrangers qui pratiquent la pêche à la coquille Saint-Jacques, après des heurts mardi entre pêcheurs français et britanniques, a-t-on appris mercredi.
"Nos pêcheurs français ont mis en place des méthodes de pêche artisanale afin de respecter la ressource. Mais ils se trouvent de plus en plus confrontés à des navires de pêche battant pavillons anglais, dont certains mesurent plus de 30 mètres, et qui pratiquent une pêche industrielle massive et irresponsable, érodant dangereusement les ressources de la mer", estime l’élu normand dans un courrier, posté selon M. Jumel mardi au ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
Le courrier, que l'AFP a pu consulter, est également signé par Nicolas Langlois et Laurent Jacques, maires PCF de Dieppe et du Tréport, deux importants ports de pêche normands.
Les pêcheurs normands, qui n'ont le droit de pêcher la coquille que du 1er octobre au 15 mai, demandent aux Britanniques, dont la pêche n'est pas réglementée dans le temps, de respecter le même calendrier au large des côtes françaises.
Mercredi, la Commission européenne, par la voix de l’un de ses porte-parole, a plaidé pour un règlement du litige "à l’amiable" entre les deux pays.
Le Brexit, s'il est dur, pourrait cependant mettre un terme au litige. "Normalement, après le 29 mars 2019, ils seront considérés comme un pays tiers et n'auront plus accès à ces zones-là", selon Dimitri Rogoff, président du comité des pêches de Normandie.
"Les choses ne sont pas si simples", a réagi de son côté Sébastien Jumel, interrogé mercredi par l'AFP. "Aujourd’hui, les pêcheurs du nord de la France réalisent 40% de leur pêche annuelle dans les eaux britanniques. Il ne faudrait pas que la pêche soit la grande perdante du Brexit".
Mardi, des incidents avaient éclaté en Manche "entre 5 bateaux anglais et 35 français" d’après les estimations de la préfecture maritime. "Les Français sont allés au contact des Britanniques pour les empêcher de travailler. Ils se sont frictionnés. Il y aurait eu des jets de pierres, mais sans blessés", selon M. Rogoff.
Entre fumigènes et injures, certains navires ont joué aux bateaux-béliers en fonçant sur d'autres, et trois embarcations présenteraient des trous dans leur coque, selon France 3 Normandie, qui a diffusé des images de l'altercation.