Coronavirus: cinq députés atteints, l’Assemblée nationale en régime réduit
Les couloirs du Palais Bourbon sont désormais quasi déserts: l'Assemblée nationale, où cinq députés et deux membres du personnel...

Coronavirus: cinq députés atteints, l’Assemblée nationale en régime réduit

Les couloirs du Palais Bourbon sont désormais quasi déserts: l'Assemblée nationale, où cinq députés et deux membres du personnel...
Public Sénat

Par Anne Pascale REBOUL

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Les couloirs du Palais Bourbon sont désormais quasi déserts: l'Assemblée nationale, où cinq députés et deux membres du personnel ont été contaminés par le coronavirus, tourne désormais au ralenti.

Les séances sont arrêtées pour deux semaines, élections municipales oblige, et cela tombe bien, s'accorde-t-on au Palais Bourbon, où une série de mesures ont été décidées pour limiter la propagation du virus.

Ce lundi, les cas positifs de Sylvie Tolmont (Sarthe) et Michèle Victory (Ardèche), deux socialistes, ainsi que du "marcheur" Guillaume Vuilletet (Val-d'Oise) ont été révélés.

Ils s'ajoutent à ceux d'Elisabeth Toutut-Picard (LREM, Haute-Garonne) et de Jean-Luc Reitzer (LR, Haut-Rhin), premier député diagnostiqué et le seul à être sévèrement atteint. Il était toujours hospitalisé lundi.

Sylvie Tolmont reste hospitalisée au Mans, Michèle Victory en Ardèche, où "ça va comme avec une grippe", a-t-elle déclaré à l'AFP. Les autres sont confinés à domicile et télétravaillent, à l'instar de Guillaume Vuilletet, "comme des milliers d'autres Français".

La campagne pour les municipales s'est arrêtée pour ceux qui figuraient sur des listes, comme M. Vuilletet à Méry-sur-Oise - village foyer du coronavirus - et Michèle Victory à Tournon-sur-Rhône.

Les points communs de ces parlementaires? Avoir fréquenté l'hémicycle pour l'examen de la réforme des retraites, mais aussi la buvette des députés et les restaurants parlementaires, des lieux désinfectés depuis et fermés.

Mmes Tolmont et Victory ont aussi passé plusieurs journées côte à côte en commission des Affaires culturelles la semaine dernière, où elles planchaient sur le projet de loi pour l'audiovisuel... avec le ministre de la Culture Franck Riester, lui aussi contaminé comme l'a annoncé son cabinet lundi soir.

Alertés par l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, leurs voisins en commission ont pris des précautions, comme la communiste Marie-George Buffet qui reste confinée, selon une source parlementaire.

- pas de "psychose" -

Même sans signaux, certains ayant fréquenté le Palais Bourbon s'astreignent à quelques jours d'isolement, tel Frédéric Petit (MoDem, Français de l'étranger) qui peut être "porteur sain du virus" et "ne veut en aucun cas prendre le risque de contaminer ses interlocuteurs".

D'autres comme Matthieu Orphelin (Libertés et territoires) ne maintiennent que leurs rendez-vous essentiels.

Emmanuelle Fontaine-Domeizel, ex-infirmière, est prête à se mobiliser au titre de la réserve sanitaire, qui pourrait être activée lors du passage au stade 3 de l'épidémie.

Pour lever leurs doutes, neuf personnes - élus comme agents ou collaborateurs - se sont fait dépister par précaution. Trois sont actuellement prises en charge "en vue d’un dépistage", selon la présidence dans un communiqué.

Nombre de collaborateurs parlementaires sont en télétravail, comme y a incité le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM).

Plus aucun visiteur dans les couloirs du Palais Bourbon, colloques et réunions de plus de cinq personnes bannis: le personnel est réduit et seuls les travaux de réfection prévus de longue date se poursuivaient ce lundi, dans cette institution où se croisent habituellement quelque 4.000 personnes au quotidien.

La situation est "jugée sérieuse" et l'activité réduite "aux seules fonctions essentielles", selon la présidence de l'Assemblée.

Les mesures sont "particulièrement rigoureuses", atteste l'ARS.

Pas de "psychose", "le calme prédomine", témoigne une source parlementaire, qui souligne que "les 577 députés venant de partout et la promiscuité étant importante à l'Assemblée", il ne faut pas s'étonner de la "concentration" de cas. "On va continuer à décompter".

Le travail parlementaire pourra-t-il reprendre normalement la semaine du 23 mars? "Oui, on sera au stade 3 de l'épidémie et les gens présentant des symptômes seront simplement invités à rester chez eux", assure une source gouvernementale, qui veut croire que "le calendrier va se dérouler normalement".

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