Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Coronavirus : face au choc pour l’économie, le gouvernement présente un budget rectificatif
Par Public Sénat (avec AFP)
Publié le
La crise du coronavirus se transforme en crise économique. La situation sanitaire et le confinement, afin de réduire les échanges, donnent un coup d’arrêt à la croissance. C’est pour prendre en compte ces changements qu’un projet de loi de finances rectificative a été présenté ce mercredi en Conseil des ministres, en même temps que le projet de loi sur les mesures d’urgence, publié par publicsenat.fr (voir notre article). Ce budget rectificatif sera examiné jeudi à l'Assemblée nationale puis vendredi au Sénat.
Déficit public de 3,9% au lieu de 2,2%
Le gouvernement prévoit, comme déjà annoncé par Bruno Le Maire, une chute du PIB de 1%, ainsi que des recettes fiscales nettes en 2020 largement inférieures de 10,7 milliards d'euros. Soit des recettes désormais prévues à 282,3 milliards d'euros, contre 293 milliards prévus dans la loi de finances votée à l'automne.
Dans le détail, l'impôt sur les sociétés devrait rapporter 6,6 milliards d'euros de moins que prévu, tandis que les recettes de la TVA, qui dépendent avant tout de la consommation, devraient diminuer de 2,2 milliards, et celles de l'impôt sur le revenu de 1,4 milliard. Les dépenses de l’Etat vont elles se creuser de 6,3 milliards d'euros, le solde de son budget général va se dégrader de 15,4 milliards d'euros.
Gérald Darmanin avait déjà prévenu mardi que le déficit public, prévu à l’origine à 2,2% du PIB pour cette année, serait finalement de 3,9%, très au-delà de la limite de 3% du PIB prévue par les traités européens.
Avec des recettes en moins et des dépenses en plus, la dette publique passera au-dessus de la barre symbolique des 100% du PIB.
« La baisse de l'activité aurait un impact négatif sur l'emploi »
Le ministère de l'Economie, Bruno Le Maire, et celui des Comptes publics, Gérald Darmanin, avertissent également que la crise aura un effet sur l'emploi. « La baisse de l'activité aurait un impact négatif sur l'emploi et sur la masse salariale, compensée en partie par les mesures de chômage partiel et d'indemnisation prises par le gouvernement. Au total, sur l'ensemble de l'année 2020, la consommation reculerait d'environ -2 % », selon le texte obtenu par l'AFP.
« La consommation subirait une baisse marquée et temporaire, cette baisse se concentrant en priorité sur certains secteurs, au premier rang desquels l'hébergement et la restauration, les loisirs et la culture, les transports ainsi que sur d'autres secteurs dont la consommation n'est pas indispensable », détaille le gouvernement. Quant à l'inflation, elle chute aussi à +0,6% en 2020, après +1,1% en 2019.
Les exportations vont reculer
Par ailleurs, l'investissement « serait affecté par le ralentissement général de l'activité ». Logiquement, les exportations françaises vont aussi pâtir du contexte où toutes les économies se retrouvent fortement impactées. En effet, les mesures prises pour ralentir la propagation de l'épidémie entraînent « un effet négatif très prononcé sur l'activité des autres pays et ainsi, sur la demande mondiale adressée à la France » prévoit le projet de loi.
Le ministère de l'Economie reconnaît cependant être dans « l'impossibilité d'évaluer avec précision à ce stade la durée des mesures nécessaires pour juguler l'épidémie, ainsi que la persistance dans le temps des effets économiques de l'épidémie sur le territoire national ».