Coronavirus : fin des visites et des colloques au Sénat à partir du 16 mars

Coronavirus : fin des visites et des colloques au Sénat à partir du 16 mars

La Haute assemblée, qui reste encore à cette heure préservée du coronavirus, a pris de nouvelles mesures pour empêcher ou du moins ralentir des éventuelles contaminations. « Nous ne sommes pas à l’abri », reconnaît l’un des questeurs. Pour l’heure, pas de chamboulement sur l’agenda.
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Le Sénat fait évoluer ses consignes, face à l’avancée du coronavirus. Une épidémie qu’Emmanuel Macron a qualifiée dans son allocution de « plus grave crise sanitaire depuis un siècle ». Contrairement à l’Assemblée nationale où l’on recense 16 cas avérés de Covid-19, dont 10 députés, le Sénat est pour l’heure épargné mais prend les devants par précautions. Depuis lundi, les visites de groupes – dont des scolaires – se sont enchaînées au palais du Luxembourg. L’institution est sur le point de les suspendre jusqu’à nouvel ordre, comme à l'Assemblée nationale. « On interdit à partir du lundi 16 mars les visites, les colloques et les réceptions dans le Sénat », annonce Rémy Pointereau (LR), l’un des trois questeurs.

Après avoir annoncé mardi la fermeture des buvettes ouvertes à la presse et aux fonctionnaires, la questure se prépare à envoyer de nouvelles recommandations à destination des sénateurs et des fonctionnaires du palais, notamment pour encourager le télétravail.

« Pour l’instant, rien ne change sur l’ordre du jour »

Les nouvelles mesures prises par le gouvernement et les recommandations visant à limiter les rassemblements vont-elles remettre en cause la reprise des travaux parlementaires le 23 avril, à l’issue des municipales ? C’est à ce stade exclu. « Pour l’instant, rien ne change sur l’ordre du jour », nous indique le Sénat. La semaine de contrôle du 23 au 27 mars est maintenue, avec en point d’orgue les traditionnelles questions d’actualité au gouvernement du mercredi.

Interruption des travaux ou non, les auditions, elles, n’ont pas été stoppées au cours de la semaine qui est sur le point de s'achever. Les commissions d’enquête, pour ne citer qu’elles, en ont programmé d’autres dans les jours à venir.

Dans le contexte actuel, la reprise prévue le 23 mars n’est toutefois pas garantie totalement. « Les choses évoluent de jour en jour, si ce n’est d’heure en heure. On avisera lundi et mardi, on verra comment les choses évoluent », prévient Rémy Pointereau. « Il n’y a pas eu cas positifs au coronavirus mais on n’est pas à l’abri ». Statistiquement, certains ne voient pas comment il pourrait en être autrement. « Ça ne va pas durer. Je ne vois pas pourquoi le Sénat serait épargné », considère Patrick Kanner.

« Si l’épidémie s’aggrave, il faudra en tenir compte au Sénat »

Disséminés dans leurs circonscriptions, la plupart des sénateurs sont concentrés sur les municipales, en qualité de candidats ou de soutiens. Un peu moins de la moitié des 348 sénateurs est présente sur les listes, à des positions plus ou moins éligibles : on compte une vingtaine de têtes de liste.

Les sénateurs gardent la tête froide. « Si l’épidémie s’aggrave, il faudra en tenir compte au Sénat, comme ailleurs », s’avance Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste. « Faire venir 348 parlementaires dans la même salle de réunion, fût-elle un hémicycle, ça pose le même problème que dans n’importe quel site de réunion. »

Dans son discours, le président de la République a insisté sur l’importance de ne pas stopper la vie institutionnelle. « Il est important, dans ce moment, en suivant l'avis des scientifiques comme nous venons de le faire, d'assurer la continuité de notre vie démocratique et de nos institutions. » Mais l'abaissement à 100 personnes de la jauge limite pour les rassemblements en France, annoncée ce vendredi, pourrait avoir des conséquences pour le Parlement.

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