Des secteurs entiers à l’arrêt ou au ralenti sous l’effet du confinement. Le choc économique lié à la pandémie de coronavirus sera d’une grande intensité. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, auditionné en visioconférence par les sénateurs de la commission des Affaires économiques, a clairement indiqué que la récession en France serait bien supérieure à « l’évaluation provisoire » de -1 %, évoquée dans le projet de loi de finances rectificative. « Le chiffre de croissance le plus mauvais fait en France depuis 1945, c’est en 2009 après la crise financière de 2008 : c’est -2,2 %. Nous serons vraisemblablement très au-delà. C’est dire l’ampleur du choc économique », a-t-il expliqué, lors d’un propos liminaire.
En réalité, le PIB français a plongé de 2,9 % en 2009 : le recul de 2,2 % n’était alors qu’une première estimation, publiée en février 2010 dans les comptes nationaux de l’Insee, réajustée à la baisse plus tard. Bruno Le Maire a affirmé que son « appréciation » de la crise actuelle n’avait pas changé depuis le premier jour, allant jusqu’à refaire le parallèle avec la grande dépression des années 1930. « Je n’ai jamais caché que cette crise serait violente, qu’elle serait globale et qu’elle serait durable. J’ai fait une comparaison avec la grande récession de 1929. Je ne vois pas d’autre comparaison en termes de choc économique. C’est l’économie réelle qui est touchée. »
Le 26 mars, l’Insee annonçait dans une note qu’un mois de confinement se traduira par trois points de PIB en moins sur l’année (relire notre article).