Face à la pandémie de coronavirus, le président du conseil régional des Hauts-de-France (ex-LR) a estimé dimanche qu'on "ne peut pas mettre sur le même plan la santé et l'économie", fustigeant "les logiques comptables" qui auraient mené à cette "situation".
"On ne peut pas mettre sur le même plan la santé et l'économie. Il n'y a rien de plus important que la santé. Sauver des vies ne peut pas être mis en parallèle avec d'autres aspects", a déclaré sur BFMTV l'ancien ministre de la Santé sous Jacques Chirac.
Interrogé sur les propos de la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, disant qu'"il faudra probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant", M. Bertrand a enjoint (à) "ceux qui nous gouvernent" (de se) à se mettre "un quart de seconde à la place des Français, des catégories moyennes et des catégories populaires".
"Je suis salarié, je me demande si mon entreprise va rouvrir, ma vie est complètement changée du tout au tout, j'ai moins de pouvoir d'achat parce que j'étais au chômage partiel, je ne suis pas responsable de tout ça, et on me dit qu'à la sortie c'est moi qui vais payer la facture? Mais qu'est-ce qu'on veut, on veut rendre fous les Français ? On veut les rendre fous de colère ?", s'est emporté l'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy.
Selon lui, "si à la sortie la réponse c'est l'austérité, ils n'ont rien compris du tout. L'austérité, les logiques comptables, c'est ce qui nous a mis dans cette situation-là, notamment pour les enjeux de santé et de production des biens de santé".
"Nous devons à tout prix veiller à ne pas augmenter les injustices, les inégalités qui sont non seulement une faute morale (…) mais (…) en plus un contresens économique", a-t-il ajouté.
Concernant la reprise d'activité d'entreprises pendant le confinement, comme l'usine automobile Toyota dans le Nord, il demande de "la cohérence et qu'on nous dise dans quelles conditions ça doit se faire."
Quant au recours aux technologies de traçage des données des téléphones, envisagé par le gouvernement, Xavier Bertrand a fait valoir que "ce n'est pas la solution miracle", car "si vous mettez en place le tracking, en oubliant que se pose avant tout la question des masques et des tests, alors c'est une fausse bonne solution".