En pleine polémique sur l'insuffisance de masques en France au moment où le nombre de morts du coronavirus dépasse les 3.000, le président Emmanuel Macron visite mardi matin une usine qui en produit près d'Angers (Maine-et-Loire).
Plus de 3.000 décès en hôpital, plus de 5.000 malades en réanimation: l'épidémie de coronavirus continue à mettre à l'épreuve les services hospitaliers français, dans le Grand Est mais aussi désormais en Ile-de-France.
Après plusieurs évacuations de malades du Grand Est vers la Nouvelle-Aquitaine, la directrice de l'hôpital de Metz, Marie-Odile Saillard, a exhorté lundi les autorités à lui accorder "douze transferts tous les jours" de patients pour répondre à l'afflux de malades dans des services de réanimation presque saturés.
Six patients ont été transférés lundi par trois hélicoptères de l'armée de Terre, depuis Strasbourg vers la Suisse et l'Allemagne.
Le Grand Est, qui a été la première région fortement touchée, enregistrait 3.950 hospitalisations, dont 844 en réanimation et 919 décès à l'hôpital.
- En première ligne -
Les soignants sont en première ligne dans cette épidémie qui vient de faucher un sixième médecin, un praticien hospitalier à Metz. "Plusieurs" autres sont en réanimation, selon la direction de l'hôpital.
En région parisienne, "le pic est prévu pour plutôt la fin de la semaine", selon Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive à l'hôpital Avicenne de Bobigny. Des patients d'Ile-de-France devraient prochainement être transférés par train vers des régions moins en tension, selon des sources concordantes.
"C'est assez choquant pour un soignant de voir un patient encore capable de communiquer et, deux heures après on les envoie en réa car ils manquent d'oxygène et ils commencent à tomber dans une sorte de coma", a témoigné à l'AFP un infirmier à Bordeaux qui a requis l'anonymat.
Près d'Angers, face à la maladie qui se propage, et à la polémique qui enfle, Emmanuel Macron veut "montrer la mobilisation exceptionnelle de notre industrie pour faire face aux besoins liés à la crise du Covid-19", a expliqué l'Elysée.
Le chef de l'Etat se rend dans la matinée à l'usine de masques de la PME Kolmi-Hopen, le plus gros des quatre producteurs français. Cette usine de masques FFP2 et chirurgicaux, située à Saint-Barthélémy-d'Anjou, tourne désormais 24 heures sur 24 pour accroître sa production.
La hausse de la production dans les quatre entreprises françaises de masques va permettre de porter la production nationale de 15 millions à 40 millions de masques par mois courant avril. Mais les besoins pour le personnel soignant et les Ehpad sont évalués à 40 millions par semaine, a souligné l'Elysée.
- Un miliard de masques -
Du personnel décharge un avion cargo en provenance de Chine transportant dix millions de masques à l'aéroport de Paris-Vatry Airport à Bussy-Lettree (est de la France), le 30 mars 2020.
AFP
Pour répondre aux besoins, la France a commandé un milliard de masques et organise un "pont aérien" avec la Chine, dont la première livraison de 8,5 millions de masques est arrivée lundi. Une seconde livraison de Chine de 12 millions de masques est attendue mercredi, a précisé la présidence.
Ces efforts ne suffisent pas, pour une partie de la classe politique. La patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a accusé lundi le gouvernement de mentir sur "absolument tout" aux Français.
Le premier ministre Edouard Philippe doit réunira jeudi matin par visioconférence les présidents de partis politiques, responsables de groupes parlementaires et d'associations d'élus, afin de faire le point, a annoncé Matignon lundi.
En plein débat sur les bienfaits supposés de certains médicaments, l'Agence du médicament (ANSM) a alerté lundi soir sur les possibles "effets indésirables graves" de certains d'entre eux, actuellement testés.
"Une trentaine" d'effets indésirables graves, dont "trois décès" chez des patients atteints du coronavirus sont en cours d'investigation pour déterminer si ces événements sont en lien ou pas avec les traitements qui leur ont été administrés: le Plaquénil (hydroxychloroquine) mais aussi d'autres médicaments tels que le Kaletra (un antirétroviral associant lopinavir/ritonavir), a indiqué à l'AFP Dominique Martin, le directeur général de l'ANSM.
Nombre de personnes hospitalisées, en réanimation et nombre de décès en France liés au nouveau coronavirus
AFP
Cette "épidémie inédite, sévère, meurtrière", selon le Directeur général de la Santé Jérôme Salomon, a désormais causé 3.024 décès au total dont 418 au cours des dernières 24 heures - la plus forte hausse journalière depuis le début de l'épidémie.
Ce "virus très contagieux, avec une diffusion rapide" qui exerce "un impact sans précédent" sur les 717 établissements de santé mobilisés, selon le Pr Salomon, a obligé à hospitaliser plus de 21.000 patients: parmi eux, plus de 5.100 sont en réanimation, soit 475 de plus depuis dimanche.
- Monstre tueur -
Face à ce monstre tueur, "aucun médicament au monde n'a fait la preuve de son efficacité" a rappelé lundi le Pr Salomon qui a également mis en garde contre l'automédication.
D'autres pistes sont à l'essai. L'assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) teste ainsi la possibilité d'oxygénation de patients à domicile, pour faire face à l'afflux de malades en Ile-de-France. Et une solution issue du sang d'un ver marin aux pouvoirs d'oxygénation très importants pourrait ainsi être administrée à dix patients dans le cadre d'un essai clinique.
Sur le front économique, les présidents des 18 régions de France ont annoncé lundi qu'ils allaient travailler à un plan de relance de l'économie en lien avec l’Etat. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé de son côté les entreprises ayant recours à des mesures de chômage partiel à ne pas verser de dividende, après l'avoir interdit aux groupes bénéficiant d'un report de charges. Plus de 500.000 entreprises ont demandé à bénéficier d'un report de charges sociales en mars.
Un quart des 10.000 marchés alimentaires de France vont rouvrir cette semaine sous conditions sanitaires strictes.
Les Français confinés depuis plus de deux semaines, ont certes passés beaucoup de temps devant leur télévision: en moyenne 4H29 chaque jour en mars: un record, selon Médiamétrie.
des Parisiens, voisins, se parlent de balcon à balcon à Paris le 20 mars 2020.
AFP
Mais ils multiplient aussi, pour certains d'entre eux les initiatives. Depuis son balcon parisien, le comédien et réalisateur Noam Cartozo réveille ainsi son quartier en animant une parodie du célèbre jeu télévisé "Questions pour un champion", opportunément rebaptisé "Questions pour un balcon".
Jeudi soir, dans le cadre de l’examen du budget 2024, le Sénat a rejeté les crédits, pourtant en hausse, de l’audiovisuel public. Les élus de la chambre haute attendent toujours plus de visibilité sur le financement de l’audiovisuel depuis la suppression de la redevance.
Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes. « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».
Coup dur pour le groupe LR du Sénat. Sa proposition de loi constitutionnelle a été rabotée en commission des lois. Ses alliés centristes ont rejeté les deux articles phares de ce texte, à savoir la possibilité de déroger au droit européen en matière d’immigration et l’élargissement du champ du référendum à cette question.
Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.
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