Emmanuel Macron a qualifié vendredi de "prouesse" le rapatriement depuis la mi-mars de 132.000 Français bloqués à l'étranger par l'épidémie du coronavirus, alors qu'il en reste entre 4.000 et 5.000 à faire revenir.
"Etre Français, même à l'autre bout du monde, ça veut dire quelque chose. Quand on est dans le désarroi et l'inquiétude, la nation est là, qui protège", a déclaré le chef de l'Etat en visitant le Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères, où quelque 260 personnes travaillent.
"Les semaines qui viennent vont continuer à être difficiles, avec de nouvelles opérations à conduire", a-t-il ajouté.
Accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des secrétaires d'Etat Jean-Baptiste Lemoyne et Amélie de Montchalin, Emmanuel Macron a visité la salle de "réponse téléphonique", où sont pris les appels des Français souhaitant rentrer de l'étranger. Il a ensuite échangé, par visioconférence, avec les ambassades ou consulats à Pékin et Wuhan, en Chine, et Rabat au Maroc.
Le président Emmanuel Macron visite le 3 avril 2020 le Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères à Paris
POOL/AFP
Quelque 132.000 Français ont été rapatriés depuis le 16 mars, jour où le président a annoncé la mise en place d'un dispositif d'accompagnement pour les touristes ou visiteurs français en déplacement à l'étranger. Le ministère a surtout travaillé avec Air France pour organiser ces opérations de retour.
Pour le Maroc, le pays où les efforts ont été le plus importants, 150 avions et sept bateaux ont été affrétés, selon le ministère, pour rapatrier plus de 20.000 personnes.
"C'est beau, ce qui a été fait", "avoir ramené 132.000 personnes et organisé des évacuations sanitaires délicates est une prouesse", a déclaré Emmanuel Macron, en demandant dans quels pays des Français restaient bloqués.
C'est le cas notamment au Pérou, où des touristes "restent encore disséminés", ou aux Philippines, "où il y a des Français dans beaucoup d'îles", selon un responsable du ministère.
"Nous suivons aussi les personnes contaminées, comme un homme de 75 ans malade au Sahel, tandis qu'une personne est morte au Sénégal, alors qu'une équipe avait été envoyée pour la ramener", a-t-il ajouté.
Des mesures sont également prises pour venir en aide aux Français restés à bord d'un navire de croisière, le Zaandam, qui a accosté jeudi en Floride, et d'un autre, le Coral Princess, situé au large des côtes américaines.
A bord de ces deux bateaux, "il y a une centaine de Français, avec des cas très sévères", selon le responsable.
Depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a multiplié les déplacements pour se montrer sur le terrain face aux professionnels qui luttent contre l'épidémie. Il s'est rendu à l'Institut Pasteur auprès des chercheurs, dans un hôtel réquisitionné pour les sans-abri, a visité la semaine dernière l'hôpital de campagne installé par l'armée près de Mulhouse et mardi une usine de masques en périphérie d'Angers.
La sénatrice socialiste, Corinne Narassiguin présentait, ce mardi, sa proposition de loi visant à encadrer et réduire le nombre de contrôles d’identité. L’objectif est de mettre fin aux contrôles « au faciès ». Un premier pas, selon elle, pour retrouver des rapports apaisés entre la police et la population dans certains quartiers.
Défenseur de ce mode de scrutin de longue date, le premier ministre consulte mercredi le RN, favorable aussi à la proportionnelle. Manière d’envoyer un gage au parti qui le menace encore d’une censure. La gauche est pour, mais ses alliés LR sont clairement opposés. A moins que le retour du cumul des mandats entre aussi dans les discussions.
Le meurtre d’un fidèle musulman dans une mosquée du Gard, vendredi, a provoqué de nombreuses réactions politiques. « C'est un drame qui dit beaucoup de l'ensauvagement de notre société », déclare ce mardi 29 avril le député RN Sébastien Chenu, invité de la matinale de Public Sénat. Pour l’élu du Nord, « il n’y a pas d’islamophobie dans notre pays », accusant « l’extrême-gauche » de chercher à « instrumentaliser » ce fait divers.
Après avoir grimpé en mars à la faveur de ses positions sur la scène internationale, la popularité d’Emmanuel Macron s’est de nouveau érodée le mois dernier. Le président de la République récolte désormais 73% d’opinions défavorables, selon le nouveau baromètre d’Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La cote de François Bayrou reste stable, mais toujours à un niveau très bas de 23% d’opinions favorables.