Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Coronavirus: Mélenchon veut poser la question du déconfinement “maintenant”
Par Public Sénat
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Le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon estime que la question du déconfinement devrait se poser "dès maintenant", jugeant que placer les Français dans une forme de "prison volontaire" n'est "pas une solution durable", dans une interview à l'Obs.
"On vient de reporter le confinement de quinze jours, mais personne n'a évalué ce qui nous permettrait de le lever. La question du déconfinement devrait se poser dès maintenant", estime M. Mélenchon dans cet entretien, alors que le confinement doit se poursuivre au moins jusqu'au 15 avril.
"Les gouvernants néolibéraux ont été incapables de prévoir l'entrée de la crise" et "n'ont pas commencé à penser ni la manière de la surmonter réellement (à part le confinement, l'équivalent de la quarantaine moyenâgeuse), ni évidemment la sortie", ajoute-t-il.
"Le confinement forcé est nécessaire, mais ça ne doit pas nous faire oublier que c'est la prison volontaire", insiste M. Mélenchon, notant que "65 millions de gens se sont mis en prison eux-mêmes et se surveillent".
Le chef de file des insoumis réitère aussi ses critiques sur le vocabulaire guerrier employé par l'exécutif, en particulier Emmanuel Macron, face à l'épidémie de coronavirus, le jugeant "absurde".
"Il est destiné à suggérer un rôle héroïque du chef de l'Etat. Il a aussi pour fonction d'obliger au +silence dans les rangs+", dénonce M. Mélenchon.
"Cette volonté d'empêcher toute discussion va continuer et même se durcir, car les gouvernants ont peur que leur responsabilité pénale soit mise en cause. Je redoute l'évolution de ce régime qui a déjà manifesté de si lourdes tendances autoritaires", ajoute-t-il.
Et de souligner que "la crise que nous vivons ne fait que commencer": "on découvre avec horreur que l'Europe est presque aussi impuissante face au coronavirus qu'elle l'a été au XIVe siècle face à la peste noire".
Pour le responsable LFI "le monde d'après doit commencer maintenant". Mais à ses yeux, "il ne faut pas rêver", un tel monde "à la sauce Macron sera un nouveau choc néolibéral".