Les industries culturelles et les médias ont subi de plein fouet la crise du coronavirus. Impact sur les ressources publicitaires des médias, fermeture des salles de cinémas et des librairies, arrêts des tournages …Ce jeudi 16 avril, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, qui a auditionné Franck Riester le ministre de la Culture, s’est montrée inquiète. Les sénateurs ont demandé le soutien de l’État.
Le ministre de la culture a voulu rassurer ses interlocuteurs tout en soulignant qu’il n’y avait pas de « réponse simple » et que la difficulté était de faire des choix. Il a expliqué étudier la proposition d’un crédit d’impôt, proposé par les acteurs du secteur audiovisuel.
Presse, Presstalis et pigistes
Franck Riester a également annoncé « un plan de presse global qui prend(ra) en compte l’avenir de Presstalis ». Le distributeur de presse vit une nouvelle crise très grave.
Le ministre a expliqué avoir pour objectif de permettre de continuer à distribuer la presse dans tout le territoire, sans « rupture de distribution ». Il a déclaré que les versements des aides à la presse allaient être accélérés.
Franck Riester a également fait savoir que les pigistes, avec ou sans carte de presse, pourront bénéficier « du dispositif du chômage partiel » s’ils ont fait au moins « trois piges dans l’année et deux dans les quatre derniers mois »
Projet de loi audiovisuel
Toujours pas de nouvelle date pour le projet de loi audiovisuelle. Mais Franck Riester a assuré que le calendrier serait discuté avec le Parlement. Il a indiqué que « le projet de loi sera évidemment réexaminé » tout en précisant que les objectifs principaux restaient « pertinents ». Le ministre a ajouté qu’il sera tenu compte des effets de la crise sanitaire sur le secteur.
Droits voisins
Depuis le 9 avril dernier, Google a trois mois pour négocier avec les éditeurs et les agences de presse la rémunération de la reprise d’extraits de leurs contenus. C’est l’autorité de la concurrence française qui le lui a ordonné. Franck Riester a réaffirmé devant la commission de la culture sa volonté de faire appliquer cette décision. « Je n’écarte pas la possibilité que nous puissions renforcer la législation pour nous assurer que les droits voisins soient définitifs. »
Pass Culture
Les sénateurs se sont interrogés sur la pertinence de garder tout le budget dédié au « Pass culture » - une aide financière pour faciliter l’accès des jeunes à la culture – alors que toutes les structures culturelles ne seront pas accessibles cette année, avec la crise du coronavirus. Ils ont proposé de transférer une partie de ce budget vers des secteurs très touchés. Franck Riester n’a pas voulu donner suite à cette idée. Le ministre a alerté les sénateurs sur le risque de « tripatouillage budgétaire » si on rentrait dans ce type de calculs. Il a également insisté sur le fait qu’il était important de garder une demande forte dans le plan de relance d’après confinement et que le « Pass culture » allait dans ce sens.
Réouverture des librairies
Franck Riester a annoncé qu’il souhaitait que les librairies puissent rouvrir à partir du 11 mai mais que « cela ne doit pas se faire dans la précipitation ». Cela doit être fait en concertation avec les libraires et nécessite « un travail de préparation de déconfinement ».
À la question de savoir s’il était possible que l’opération BD 2020 puisse être prolongée en 2021, le ministre s’est dit favorable.