Corse dans la Constitution : Coquerel redoute un « cas d’école »
Le député de la France insoumise Éric Coquerel considère que la volonté d’Emmanuel Macron d’inscrire la Corse dans l’article 72 de la Constitution comporte un « défaut ». Et se dit plutôt favorable à une intégration dans l’article 74, qui régit des collectivités d’outre-mer.

Corse dans la Constitution : Coquerel redoute un « cas d’école »

Le député de la France insoumise Éric Coquerel considère que la volonté d’Emmanuel Macron d’inscrire la Corse dans l’article 72 de la Constitution comporte un « défaut ». Et se dit plutôt favorable à une intégration dans l’article 74, qui régit des collectivités d’outre-mer.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a fait part, mercredi, de son intention de voir la Corse inscrite dans la Constitution. Mais à quel article la révision constitutionnelle devra-t-elle toucher ? Pour le président de la République, cette référence pourrait se faire dans le cadre d’une refonte de l’article 72, celui qui régit les collectivités territoriales de métropole.

Mais cette option fait débat. Pour le député (la France insoumise) Éric Coquerel, invité de Parlement Hebdo sur les chaînes parlementaires, elle aurait un « défaut ». « L’idée d’Emmanuel Macron, c’est d’en faire pratiquement un droit commun, possiblement pour toutes les régions. Nous ne sommes pas d’accord ».

Pas de « détricotage d’une République une et indivisible »

Pensant qu’il y a « peut-être » une « exception corse », du fait de son insularité et du résultat des élections territoriales, Éric Coquerel se dit « plus favorable à l’intégrer dans l’article 74 », qui régit l’organisation des collectivités d’outre-mer, comme Wallis-et-Futuna ou la Polynésie Français (la Nouvelle-Calédonie fait, elle, l’objet d’un titre à part dans la Constitution).

Attaché au principe d’une République une et invisible, Éric Coquerel déclare que son groupe s’inquiète d’un précédent qui ferait « cas d’école ». « Nous pensons que ça doit être des exceptions, et non pas le détricotage d’une République une et indivisible », insiste-t-il.

Sur notre antenne, Benjamin Morel, docteur en sciences politiques à l’ENS Paris-Saclay, s’inquiétait hier d’un « engrenage dangereux » en cas de choix de l’article 72, qui constituerait un appel d’air pour d’autres territoires :

« La vraie évolution, et peut-être révolution, de cette révision constitutionnelle, si elle a lieu, c’est ce droit à la différenciation […] Pourquoi les Bretons ou les Auvergnats […] auraient une identité moins forte et moins réelle ? S’ils ont une identité aussi forte, pourquoi avoir moins de compétences ? »

Partager cet article

Dans la même thématique

Corse dans la Constitution : Coquerel redoute un « cas d’école »
3min

Politique

« On peut avoir de très bonnes habitudes de consommation sur internet, sans avoir à ruiner son éthique », estime cet étudiant en droit

A l’heure où les commerces de centre-ville ferment les uns après les autres, la consommation sur internet n’a jamais été aussi forte. Difficile de rivaliser lorsque certaines plateformes inondent le marché de promotions et livrent les commandes en moins de 24h. Pour Thomas Martinet, étudiant en droit à Montpellier, acheter en ligne n’est pas contradictoire avec une consommation responsable. Dans l’émission Dialogue Citoyen présentée par Quentin Calmet, il interpelle plusieurs sénateurs sur la nécessité pour les petits commerçants de s’adapter à l’ère du numérique.

Le

Elections legislatives, premier tour dans le gard.
4min

Politique

Municipales 2026 : la parité bouscule les petites communes

La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.

Le

6min

Politique

Déploiement d’un service militaire volontaire ? « Le gouvernement s’engage dans cette voie-là », selon Hélène Conway-Mouret

Les propos du chef d’Etat-major des Armées, face au congrès des maires de France, ont fait réagir la classe politique, alors qu’il a appelé les édiles à « préparer leurs populations », à un possible conflit dans quelques années. Son discours a aussi réactivé l’idée d’un déploiement d’un nouveau service volontaire par Emmanuel Macron.

Le