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Corse: les journées nationalistes marquées par l’absence de Simeoni à la tribune
Par Maureen COFFLARD
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Charles Pieri, considéré comme l'ex-leader du FLNC, animant les débats, le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni a renoncé dimanche à débattre aux journées nationalistes de Corte où les indépendantistes ont appelé à une nouvelle stratégie face à Paris.
"Les organisateurs ont modifié les formes du débat" qui devait avoir lieu entre le public, le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, les trois députés nationalistes et plusieurs membres du conseil exécutif, a expliqué à l'AFP Gilles Simeoni.
Les responsables du parti indépendantiste de Jean-Guy Talamoni, Corsica Libera, "ont décidé de mettre à la tribune des dirigeants du parti, en conséquence j'ai considéré que ma place n'était pas à la tribune", a ajouté le président du conseil exécutif, en référence à Charles Pieri, vêtu d'un tee-shirt bleu barré de l'inscription "Deus" (Dieu).
Gilles Simeoni a précisé être venu à ces "Ghjurnate Internaziunale" (journées internationales: NDLR), rendez-vous annuel de Corsica Libera organisé depuis 1981, estimant sa présence "naturelle" à un événement de son "partenaire politique", Jean-Guy Talamoni. Mais "je n'ai pas assisté au débat", a-t-il ajouté au téléphone.
A la tribune un seul député nationaliste, Michel Castellani, est finalement venu. Jean-Félix Aquaviva était présent aux journées mais n'a pas débattu et Paul-André Colombani était "excusé pour raison personnelle", selon Corsica Libera, qui rejetait toute idée de tension ou malaise entre les partis nationalistes unis dans la coalition Pe a Corsica.
Charles Pieri, considéré par les autorités comme l'ancien chef du Front de libération nationale corse (FLNC), ce qu'il nie, a réintégré en début d'année l'exécutif de Corsica Libera et s'exprime régulièrement au nom du parti indépendantiste.
Soutien de Carles Puidgemont -
Il a été placé en garde à vue à deux reprises, en février et en avril, suspecté d'être l'auteur d'un message publié sur un compte Facebook qui lui était attribué, qui comparait notamment Mme Erignac aux "femmes françaises ayant eu des relations sexuelles avec des soldats allemands pendant la Seconde guerre mondiale".
Ce message avait été posté dans la nuit du 6 au 7 février, après la cérémonie d'hommage au préfet Claude Erignac, assassiné vingt ans plus tôt, organisée en présence d'Emmanuel Macron, et quelques heures avant que le chef de l'Etat ne douche nombre des attentes des nationalistes dans un discours à Bastia.
Interrogé par l'AFP, Jean-Guy Talamoni a assuré "ne rien savoir de l'organisation du débat". Il avait, plus tôt, écarté tout "désaccord avec Gilles Simeoni", dans une déclaration à l'AFP.
Dans son discours de clôture, Jean-Guy Talamoni a assuré que "dans la perspective de la nouvelle séquence qui devra s'ouvrir dès septembre, il est indispensable que notre majorité prenne le temps qu'il faudra pour débattre et définir une nouvelle stratégie, commune et efficiente" face à Paris.
"Quel que soit le sort de la révision constitutionnelle française à la rentrée prochaine, et quelle que soit la place éventuelle de la Corse dans ce texte, il est parfaitement clair que nous ne le reconnaîtrons jamais comme notre loi fondamentale", a-t-il affirmé, assurant que "l'indépendance est la seule espérance".
Il a également souhaité la construction d'une "stratégie commune à l'échelle de l'Europe" avec les responsables basques et catalans pour une "nouvelle Union européenne".
Juste avant son discours, un message vidéo de soutien et de remerciement de l'ex-président indépendantiste de la Catalogne destitué par Madrid, Carles Puidgemont, a été diffusé aux quelques centaines de personnes qui assistaient à l'évènement.
Des représentants catalans, basques, des régions de l'Azawad (Mali), de la Polynésie française, de la "Kanaky" (nom donné par les indépendantistes à la Nouvelle-Calédonie: NDLR), de la Sardaigne et de la Savoie ont également participé à ces journées où le retour en Corse de tous les prisonniers dits "politiques" a été une nouvelle fois demandé.