Ils forment "l'autre" liste nationaliste du scrutin des 3 et 10 décembre en Corse: les indépendantistes d'U Rinnovu, qui veulent "faire exister...
Corse: U Rinnovu, les « autres » nationalistes du scrutin, en quête d’indépendance
Ils forment "l'autre" liste nationaliste du scrutin des 3 et 10 décembre en Corse: les indépendantistes d'U Rinnovu, qui veulent "faire exister...
Par Julie Pacorel
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Ils forment "l'autre" liste nationaliste du scrutin des 3 et 10 décembre en Corse: les indépendantistes d'U Rinnovu, qui veulent "faire exister un vieux pays annexé par la France", espèrent avec leur discours plus radical séduire les déçus de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.
A la tête de la liste "Core in Fronte" ("Le coeur en avant"), Paul-Félix Benedetti résume ce qui l'oppose aux actuels dirigeants de l'île, qui se présentent à nouveau sur une liste commune pour ce scrutin qui va donner naissance à une nouvelle collectivité territoriale unique: "A l'inverse des autres nationalistes, nous pensons que la feuille de route ce n'est pas un statut d'autonomie, c'est la logique d'une souveraineté pleine et entière".
Alors que "Pé a Corsica" ("Pour la Corse"), la liste menée par l'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, a mis de côté la question de l'indépendance dans son programme, "Core in Fronte" la revendique haut et fort: "Ca ne fait peur à personne aujourd'hui, ce qui fait peur c'est le trouble qui existe en Corse, cette société à la limite d'une société mafieuse", assure "Paul-Fé", comme l'appellent ses amis, qui se présente pour la 6e fois à un scrutin territorial.
Paul-Félix Benedetti (à droite), tête de liste de "Core in Fronte", discute avec des habitants à Bastia, le 22 novembre 2017
AFP
A 51 ans, cet ingénieur tout de noir vêtu arpente les rues de Lupino, un quartier populaire du sud de Bastia, où il distribue timidement ses tracts. Dans ces immeubles modestes, l'abstention aux élections territoriales de 2015 a dépassé les 40% au second tour de ce scrutin qui avait abouti à la victoire historique de la liste nationaliste commune de MM. Simeoni et Talamoni.
- "Récupérer la jeunesse nationaliste" -
Après une matinée de tractage, le candidat se rend au tribunal correctionnel de Bastia, où son frère, condamné à 5 ans de prison pour détention d'armes en juin, comparaît pour avoir refusé son inscription au Fijait (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes).
Une quarantaine de jeunes nationalistes sont venus soutenir un autre prévenu, un étudiant, jugé pour les mêmes raisons. Ils ne cachent pas leur intérêt pour le Rinnovu.
L'autonomiste Gilles Simeoni (à gauche) et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni à droite) lors d'un meeting à Vico, en Corse, le 24 novembre 2017
AFP
"Tout le monde rêve de récupérer cette jeunesse nationaliste, qui n'a pas connu le FLNC et qui est libre dans son vote", analyse Thierry Dominici, docteur en sciences politiques spécialiste de la jeunesse corse.
Baptiste Maestracci, 20 ans et secrétaire du syndicat étudiant nationaliste "Consulta di ghjuventù corsa", se dit déçu par la majorité sortante: "Pendant un an et demi, on a dénombré plus de 180 interpellations dans les rangs de la jeunesse et on a eu zéro soutien des élus (...). Le Rinnovu, lui, a toujours soutenu les jeunes".
Mais cet étudiant en commerce pense voter blanc et assure que "chez les jeunes nationalistes beaucoup pourraient ne pas se rendre aux urnes". Un constat partagé par Thierry Dominici: "Beaucoup s'abstiendront, ou voteront FN juste par contestation".
L'ombre de l'extrême droite planerait autour du Rinnovu selon le chercheur, qui assure que si le parti "est très fortement ancré à gauche", son discours sur une communauté de culture et de langue peut aussi attirer "des éléments fascisants, qui se disent +Corses de souche+ et ont des liens avec les identitaires".
Parmi les jeunes nationalistes, certains espèrent une union des listes "Core in Fronte" et "Pé a Corsica" au second tour, comme François-Marie Perfettini, étudiant, car "le Rinnovu fait partie de la grande famille nationaliste".
Un scénario qui reste ouvert, même si Paul-Félix Benedetti temporise: "Nous avions proposé une union stratégique, Simeoni a préféré une alliance sans nous". Pour ce dernier, une union est possible à condition notamment que "le Rinnovu admette que la clandestinité est définitivement derrière nous".
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