Édouard Philippe a renvoyé lundi Jean-Luc Mélenchon "à sa fascination vénézuélienne", alors qu'il réagissait à l'appel à manifester lancé par le chef de file de la France insoumise contre ce qu'il qualifie de "coup d’État social".
"Je peux comprendre le romantisme échevelé, je peux comprendre la fascination vénézuélienne mais je veux dire aux Français que ce que nous préparons, c'est une transformation discutée, pensée et nécessaire pour le développement de l’économie française", a déclaré Édouard Philippe à l'issue du séminaire de rentrée du gouvernement.
Jean-Luc Mélenchon a appelé, dimanche lors de l'université d'été de la France Insoumise à Marseille, "le peuple" au "combat" et à "déferler" dans Paris le 23 septembre contre le "coup d’État social" de la réforme du droit du travail. Les ordonnances seront rendues publiques jeudi à Matignon.
Alors que le Premier ministre a rappelé qu'une "concertation" avec les organisations syndicales et le patronat a eu lieu ainsi qu'un "débat parlementaire intense", il a ajouté: "Comment pouvez-vous être crédible quand vous dites aux Français (qu') il s'agit d'un coup d'État ?".
Tout en défendant "la vitalité" du débat public, M. Philippe a appelé en conclusion à "ne pas faire de simplifications outrancières".
Interrogé sur franceinfo lundi soir, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'est dit choqué, "bien sûr" de l'appel lancé par M. Mélenchon.
"Je respecte évidemment le droit de manifester, mais soyons sérieux: d'abord ils ne connaissent pas le texte des ordonnances et son contenu, mais ce n'est pas grave le discours est déjà là, il est le même que celui qu'ils ont eu au mois de juillet, celui des peurs, celui des fantasmes", a-t-il dénoncé.