Couverture numérique : 2020, une échéance difficile à respecter
Dans son avis présenté au Sénat ce mercredi, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) estime qu'au rythme actuel le déploiement du très haut débit sera effectif « au mieux en 2023 » et non 2020

Couverture numérique : 2020, une échéance difficile à respecter

Dans son avis présenté au Sénat ce mercredi, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) estime qu'au rythme actuel le déploiement du très haut débit sera effectif « au mieux en 2023 » et non 2020
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron avait promis « une couverture en haut et très haut débit » dans toute la France d’ici fin 2020 et « non plus 2022 », devant la Conférence des territoires réunie au Sénat, en juillet. Aujourd’hui 6,5 millions de foyers n’ont pas accès à du bon débit. Devenu indispensable, autant pour les entreprises que pour les particuliers, l’accès au téléphone mobile et à l’internet à haut débit est l’objet du plan France Très Haut Débit lancé en mai 2013. Dans son avis présenté au Sénat ce mercredi, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) souligne « l’impérieuse nécessité d’accélérer la couverture numérique des territoires, tant dans un objectif de cohésion que de compétitivité. » Saisie par le Sénat en juillet dernier, l’Arcep a répondu aux préoccupations des sénateurs sur la couverture numérique du territoire.

2020 : une échéance difficile à respecter

PART DES LOCAUX ÉLIGIBLES TOUTES TECHNOLOGIES A UN DÉBIT SUPÉRIEUR A 30MB/S
PART DES LOCAUX ÉLIGIBLES TOUTES TECHNOLOGIES A UN DÉBIT SUPÉRIEUR A 30MB/S
Source : Observatoire des territoires - France Très Haut Débit juin 2015

« Il y a lieu de douter de la réalité de cette annonce » affirme Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, au rythme actuel « ces déploiements s’achèveront au mieux en 2023, donc non seulement pas en 2022, mais pas non plus en 2020 qui étaient l’objectif sur lequel les opérateurs s’étaient engagés en 2011. » L’Arcep insiste par ailleurs sur la nécessité de veiller à la bonne articulation du déploiement de la fibre optique. Ce pour prévenir les éventuelles stratégies de préemption des opérateurs télécoms qui occasionneraient la superposition de plusieurs réseaux sur une même zone ou au contraire le délaissement de certaines zones de moindre densité. Le régulateur s’engage à renforcer l’encadrement des modalités de déploiements par les opérateurs. Pour ce faire, l’Arcep préconise que les annonces faites par les opérateurs soient juridiquement opposables. Henry Maurey espère, lui, « qu’on pourra rendre obligatoire et sanctionnable ces engagements » à travers un futur texte de loi.

État – Opérateurs télécoms : le bras de fer

« Fibrer intégralement la France et ce sans argent public» est l’objectif formulé par Michel Paulin le DG de SFR dans Les Échos en septembre dernier. Une ambition qui n’est pas du goût de tous. « Personne ne croit un instant que SFR, qui a déjà un retard considérable dans les secteurs où ils se sont engagés à déployer (la fibre NDLR), est en capacité ou même ait la volonté réelle » de fibrer la France, s’agace Hervé Maurey. Il redoute également que SFR « aille dans des secteurs plus rentables (…) et laisse les autres territoires en déshérence. » Si elle émet également des réserves l’Arcep pourrait observer cette proposition à la double condition que SFR prenne des engagements solides et opposables et que le déploiement de la fibre se fasse en plein accord avec les autorités chargées des projets publics préexistants. Julien Denormandie, secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, avait précisé aux Échos que « L'État est prêt à faire des efforts mais uniquement si l'accélération définie avec les opérateurs est très clairement établie avec des investissements de leur part » tout en refusant un « big bang du plan Très Haut Débit. »

arcep.png
ARCEP

Partager cet article

Dans la même thématique

Le Mans Manifestation des maires de la Sarthe
4min

Politique

Elections municipales : il n’y a jamais eu autant de maires démissionnaires depuis 2020

Le nombre d’édiles qui renoncent à poursuivre leur mandat n’a jamais été aussi élevé, selon une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo. Les démissions ont été multipliées par quatre depuis 2020 par rapport à la période 2008-2014. Les tensions au sein des Conseils municipaux sont invoquées comme première cause de renoncement.

Le

capture La bomba
3min

Politique

Les « films de l’été » 5/8 : « La bombe atomique a modifié à jamais le monde dans lequel nous vivons »

Pour les Américains, la bombe atomique était LA solution nécessaire pour gagner la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue par la suite un problème environnemental, politique et moral. Comment vivre avec une invention capable de détruire la planète ? Étayé d'images et de vidéos déclassifiées, mais aussi d'archives poignantes consacrées aux victimes d'Hiroshima et de Nagasaki, « La bombe », du cinéaste américain Rushmore DeNooyer, diffusé cet été sur Public Sénat, convoque également les témoignages d'anciens hommes politiques, d'ingénieurs du projet Manhattan et d'historiens pour raconter cette histoire scientifique, politique et culturelle.

Le

PARIS, Conseil constitutionnel, Constitutional Council, Palais Royal
3min

Politique

Loi Duplomb : après la censure, que contient le texte ?

Dans sa décision du 7 août, le Conseil constitutionnel a censuré la réintroduction de l’acétamipride. Malgré cela, l’essentiel de la loi Duplomb a été jugé conforme à la Constitution. Voici les mesures qui seront promulguées.

Le