Au début de l’épidémie de la Covid-19, en février dernier, le département de l’Oise a dû faire face à plusieurs clusters, dans la ville de Crépy-en-Valois et sur la base où des militaires avaient participé à une mission de rapatriement de citoyens Français à Wuhan, en Chine (le foyer de l'épidémie au Covid-19).
De quoi faire planer le doute sur l’origine du « patient zéro ». « Au regard des mesures strictes de prévention qui avaient été prises suite au rapatriement des ressortissants Français de Wuhan, il était peu probable que la base soit à l’origine de la contamination » a succinctement étayé le Colonel, Bruno Cunat, ancien commandant de la base aérienne 110 de Creil devant la commission d’enquête.
Une affirmation un peu courte pour Olivier Paccaud. Dans une longue intervention, le sénateur LR de l’Oise, a rappelé que son département avait été le premier touché. 420 personnes y avaient perdu la vie à cause du Covid-19. « Vous nous avez apporté des éléments relatifs à la situation après le 26 février (date de l’identification du premier malade sur la base). Moi, ce qui m’intéresse, c’est avant. C’est du 31 janvier au 26 février. Je dois vous dire que beaucoup d’habitants et d’élus de l’Oise sont devant leurs écrans parce qu’ils se posent beaucoup de questions » a-t-il souligné. (voir nos articles ici et ici)
Covid-19: les questions d'Olivier Paccaud au commandant de la base de Creil, Bruno Cunat
Muni de l’enquête épidémiologique provisoire sur le cluster de l’Oise, le sénateur s’interroge sur la prise en charge des 18 militaires qui ont fait le voyage en Chine. « Ils sont invités à retourner chez eux dans des conditions qui méritent d’être précisés (…) Ils ne sont pas placés à l’isolement (…) Les militaires de la mission ont-ils été testés ainsi que leurs familles ? La ministre (Agnès Buzyn) a affirmé qu’ils avaient été testés. D’autres sources, dont vous, avez affirmé l’inverse » a-t-il rappelé. Olivier Paccaud a souhaité savoir si ces militaires étaient repassés par la base de Creil et combien parmi eux avaient un conjoint qui travaille sur la base.
« L’important est de savoir si c’est de la base que s’est répandu le virus notamment dans le deuxième cluster de l’Oise, Crépy-en-Valois » ? a-t-il également voulu savoir. Le sénateur s’interroge sur le lien entre les 21 cas de Covid-19 du lycée Jean Monnet et des matelots de la base qui avaient un partenariat citoyen avec une classe de l’établissement scolaire. « Ces 8 matelots sont venus au lycée les 5 et 6 février » a-t-il rappelé.
Le Colonel Bruno Cunat a assuré que « les personnels navigants n’étaient pas à risque puisqu’ils étaient équipés et à distance de sécurité » des passagers « qui ont été doublement testés par la suite négatifs ». « Les personnels navigants ont eu pour consigne de prendre leur température deux fois par jour. Et effectivement, ils sont repartis chez eux. Ils n’ont pas été testés » a-t-il confirmé. En ce qui concerne les militaires qui étaient à bord de l’Esterel (l’avion de rapatriement) qui logent sur la base, « ils ont été mis en chambre individuelle et s’ils devaient prendre leurs repas, ils les prenaient (…) dans une salle dédiée mais ils ne les prenaient pas au mess. Je ne peux pas vous le garantir mais c’était la consigne qui a été donnée » a-t-il reconnu.
Enfin, le Colonel Bruno Cunat a estimé que le possible lien entre les deux clusters de l’Oise s’oriente plutôt « de Crépy vers la base ». « Les premiers symptômes des malades de Crépy sont apparus entre le 14 janvier et le 1er février donc avant le vol de Wuhan » a-t-il relevé.
Le Colonel Bruno Cunat évoque un possible lien entre les deux clusters de l’Oise plutôt « de Crépy en Valois vers la base militaire »