Covid-19 : situation préoccupante mais « pas dramatique » à Marseille
Alors que Marseille connaît depuis 10 jours une accélération du nombre de contaminations au Covid-19, au ministère de la Santé, on souligne que les mesures sanitaires, comme la fermeture des bars à 00H30 sont prises en accord avec les élus locaux.

Covid-19 : situation préoccupante mais « pas dramatique » à Marseille

Alors que Marseille connaît depuis 10 jours une accélération du nombre de contaminations au Covid-19, au ministère de la Santé, on souligne que les mesures sanitaires, comme la fermeture des bars à 00H30 sont prises en accord avec les élus locaux.
Public Sénat

Par Simon Barbarit & FV

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le nombre de malades du Covid-19 augmente « progressivement depuis fin juillet », avec « un coup d'accélération depuis 10 jours » a expliqué à l’AFP, Dominique Rossi, président de la commission médicale d'établissement de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) avant d’enjoindre la population à respecter les gestes barrières.

Selon Santé publique France, c'est désormais en région Provence-Alpes-Côte d'Azur que l'incidence du virus est la plus forte sur le territoire métropolitain.

Il y a 10 jours, le préfet de région Christophe Mirmand avait déclaré « la situation suffisamment alarmante pour que des mesures complémentaires puissent être envisagées ». Depuis samedi, le port du masque est désormais obligatoire l'ensemble des zones « urbanisées ou agglomérées » de la région. Depuis le 15 août, cette mesure n’était obligatoire que dans les sept premiers des 16 arrondissements de Marseille. En revanche, l'horaire de fermeture des bars et restaurants est repoussé de 23H00 à 00H30 comme le demandaient les élus locaux en premier rang desquels, la maire écologiste de Marseille Michèle Rubirola. « Ça nous semble favoriser l'économie de tous ceux qui ont souffert du confinement » avait-elle fait valoir, cet été.

Le ministère de la Santé plaidait pour une « fermeture des bars et restaurants à 20 heures »

Du côté du ministère de la Santé, on souligne que le port du masque n’est pas toujours des mieux respecté à Marseille. Avenue de Ségur, concernant les mesures à prendre, certains ont aussi plaidé pour aller « plus loin, plus tôt, pour marquer les esprits beaucoup plus fort que ça ». L’idée d’une fermeture des bars et restaurants à 20 heures, et non 23 heures, avait été avancée. Mais selon cette même source à la Santé, ce sont les élus locaux qui s’y sont opposés et ont eu tendance à freiner.

« On a décidé de laisser le couple maire/préfet décider. Et on entend maintenant certains qui nous demandent de reprendre les choses en main localement » s’étonne-t-on au ministère de la Santé, « ils ont la main, mais si ça ne marche pas, ils diront que c’est de notre faute… »

« La discipline à Marseille, ce n’est pas forcément là où on est les meilleurs »

Pour Michel Amiel, ancien sénateur du groupe République et Territoires et maire de Pennes-Mirabeau, l’État était bel et bien présent dans le choix de ces mesures sanitaires. « À ce que je sache, c’est bien le préfet qui est charge de relayer les décisions de l’État ». Pour ce médecin de formation, « les préoccupations sanitaires ne doivent pas tuer le lien social. Le problème, c’est l’application des gestes barrières. La discipline à Marseille, ce n’est pas forcément là où on est les meilleurs. Pour autant la situation n’est pas dramatique ».

70 places de réanimation sur 300 dédiées aux malades de la Covid 19

70 places de réanimation sont dédiées aux malades de la Covid-19 dans le département des Bouches-du-Rhône, dont 25 dans les hôpitaux publics marseillais. Seulement trois restaient disponibles ce lundi. Dominique Rossi et l'AP-HM ont, par ailleurs, précisé à l’AFP que d'autres places en réanimation pouvaient être ouvertes, même s'ils veulent les préserver pour les autres malades. Au total, 300 lits de réanimation sont ouverts dans les Bouches-du-Rhône.

« Les personnes à risque présentent de nouveau des formes graves et se retrouvent actuellement en réanimation », a souligné dans un message relayé sur Twitter par l'AP-HM, le docteur Hervé Chambost, directeur médical de crise à Marseille. « Après avoir touché des tranches d'âge plus jeunes, le virus se manifeste de nouveau chez des sujets plus âgés. Ceci doit avoir un impact sur les comportements de chacun », demande-t-il

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Covid-19 : situation préoccupante mais « pas dramatique » à Marseille
4min

Politique

711 jours otage au Mali : « C’est l’histoire la plus extraordinaire et terrible de ma vie » raconte Olivier Dubois

C’est un journaliste pas comme les autres. Parti interviewer un lieutenant djihadiste à Gao au Mali en mars 2021, il n’en revient que près de deux ans plus tard, après avoir été capturé par des terroristes. Une expérience marquante qui a chamboulé sa vie. Sa passion du journalisme est-elle toujours intacte ? Comment tenir dans de telles conditions, mais surtout comment se reconstruire ? Olivier Dubois répond à ces questions dans l’émission Un monde, un regard de Rebecca Fitoussi.

Le

Covid-19 : situation préoccupante mais « pas dramatique » à Marseille
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le