Covid-19 : un contrôle a minima dans les transports vers la Corse
Depuis le 13 juillet 2020, l’arrivée des touristes dans les aérogares et ports corses est contrôlée par des caméras thermiques. Une mesure peu contraignante afin de ne pas décourager les visiteurs dans un territoire fortement dépendant du tourisme. Reportage.

Covid-19 : un contrôle a minima dans les transports vers la Corse

Depuis le 13 juillet 2020, l’arrivée des touristes dans les aérogares et ports corses est contrôlée par des caméras thermiques. Une mesure peu contraignante afin de ne pas décourager les visiteurs dans un territoire fortement dépendant du tourisme. Reportage.
Quentin Calmet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le contrôle de la température prend quelques secondes. La plupart des touristes qui s’y soumettent n’auront probablement même pas réalisé qu’ils viennent d’être filmés par une caméra thermique. L’installation est placée dans un étroit couloir de l’aéroport de Bastia-Poretta (Haute-Corse) entre les pistes d’atterrissage et le hall principal de l’aéroport.

Double inquiétude

L’équipement a été mis en place le lundi 13 juillet 2020 par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Corse et l’Agence régionale de Santé (ARS). Des mesures qui entrent en vigueur quinze jours après le retour à la quasi-normale des liaisons entre la Corse et le continent. « Ce système réalise des prises de températures dans le flux des passagers qui arrivent du continent », explique Pierre Orsini, un des responsables de la CCI de Haute-Corse en charge de cette installation. « C’est ambivalent, ajoute-t-il, nous sommes entre inquiétude au niveau sanitaire et aussi une inquiétude au niveau économique. Mais nous avons privilégié le niveau sanitaire. »

L’équation est difficile entre garanties sanitaires et faciliter le voyage pour les touristes. Mais les milieux économiques répètent ce chiffre à l’envi : le tourisme en Corse représente un tiers de l ’économie. Impossible de s’en passer sans mettre gravement en danger tout un pan du tissu économique de l’île : ses hôteliers, restaurateurs et saisonniers.

Cette caméra thermique ressemble donc à un compromis : l’arrivée des passagers est contrôlée mais sans trop de contraintes pour les touristes de l’île. Ce dispositif a été installé dans les quatre aérogares et dans les ports de l’île.

De 18 à 38 places en réanimation

Mis à part ce contrôle de la température : les transports aériens vers la Corse sont encadrés de deux façons. Le port du masque chirurgical est obligatoire dès l’entrée dans l’aéroport du départ, tout le long du vol jusqu’à la sortie de l’aéroport d’arrivée.

De plus, Air France et Air Corsica demandent aux passagers une attestation sur l’honneur à leurs passagers. Que ce soit en ligne ou via un formulaire papier, les voyageurs doivent assurer ne ressentir aucun des symptômes du Covid-19. 

Pour la responsable de l’ARS de Corse, l’élément primordial est la « responsabilité individuelle ».  Marie-Hélène Lecenne a ainsi lancé une grande campagne de communication de rappel des gestes barrière dans l’aéroport de Bastia. Là non-plus, pas de mesures contraignantes. Les voyageurs doivent eux-mêmes se signaler auprès d’un médecin en cas de fièvre ou d’un autre symptôme du Covid-19.

L’ARS ajoute avoir augmenté le nombre de lits dans les services de réanimation en Corse depuis le début de l’été, les faisant passer sur l’île de 18 à 38. Mais pour le président de l’exécutif de Corse, il ne faut pas en arriver là. « Si on devait en arriver à une situation de saturation des structures hospitalières qui sont exiguës en Corse (…) cela voudrait dire que nous sommes déjà en situation d’échec, analyse Gilles Simeoni. L’idée est d’éviter tout rebond épidémique. » 

"Le secteur du tourisme en Corse est gravement menacé" selon Gilles Simeoni
03:18

 

L’exécutif corse appelle à la prudence

Au printemps, le président de l’exécutif corse avait plaidé pour une autre solution, finalement écartée. « Nous avions préconisé un système de ‘green pass’, raconte Gilles Simeoni, c’est-à-dire un test préalable de négativité au Covid qui aurait permis de s’assurer de ce que ce flux de population ne générerait pas de situation ingérable sur le plan sanitaire. » Mais cette compétence appartient à l’État, et non à la collectivité unique de Corse.

Pour l’heure, la situation en Corse n’est pas inquiétante. Lors de son dernier relevé, l’ARS dénombrait une douzaine de personnes hospitalisées sur l’île dont une seule dans un service de réanimation.

Partager cet article

Dans la même thématique

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
3min

Politique

Nouvelle-Calédonie : le Sénat vote le report des élections provinciales

Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en Nouvelle-Calédonie en novembre. Il s’agit de la première étape à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de l’archipel.

Le

Covid-19 : un contrôle a minima dans les transports vers la Corse
3min

Politique

La position des socialistes vis-à-vis du gouvernement « a empêché notre nomination » à Matignon, estime Marine Tondelier

Après la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu, les socialistes ont décidé de renoncer à voter la censure pour laisser place au « pari » du débat parlementaire. « Je pense qu'ils étaient tellement prêts à faire ça (...) que ça a empêché notre nomination » à Matignon, explique sur Public Sénat ce jeudi 16 octobre Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.

Le

Covid-19 : un contrôle a minima dans les transports vers la Corse
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le