Les musées, cinémas et salles de spectacles pourraient rouvrir dès la levée des mesures de restrictions, selon la mission d’information du Sénat sur l’impact de la crise sur les lieux culturels. Les sénateurs soulignent que les « concerts en plein air en format debout pourraient être relativement sûrs », avec un protocole sanitaire. Pour la réouverture, ils préconisent un pass sanitaire mais écartent le passeport vaccinal.
Concerts en plein air, pass sanitaire : le Sénat plaide pour une réouverture des lieux culturels « dans les plus brefs délais »
Les musées, cinémas et salles de spectacles pourraient rouvrir dès la levée des mesures de restrictions, selon la mission d’information du Sénat sur l’impact de la crise sur les lieux culturels. Les sénateurs soulignent que les « concerts en plein air en format debout pourraient être relativement sûrs », avec un protocole sanitaire. Pour la réouverture, ils préconisent un pass sanitaire mais écartent le passeport vaccinal.
Pour la culture, c’est un long tunnel interminable. Et la lumière semble encore lointaine. Fermés depuis des mois pour cause d’épidémie de covid-19, et pour certains depuis plus d’un an, comme les salles de concert et les clubs, les lieux culturels sont sans nul doute l’un des secteurs qui pâtit le plus de la situation. La mission d’information du Sénat sur l’impact de la crise sanitaire sur les établissements culturels vient leur donner quelques perspectives. Son président, le sénateur PS Bernard Jomier, qui était déjà rapporteur de la commission d’enquête sur le covid-19, a présenté ce mardi avec les deux rapporteurs, le sénateur LR Roger Karoutchi et le sénateur centriste Jean-Michel Arnaud, les conclusions de la mission.
« Les établissements culturels craignent d’être parmi les derniers autorisés à reprendre leur activité »
Après une série d’auditions, avec les représentants des festivals, du spectacle vivant ou des responsables d’institutions encore ouvertes dans d’autres pays européens, les sénateurs dressent un premier constat. Il est terrible pour le monde de la culture. « Les établissements culturels subissent de plein fouet la crise sanitaire », écrivent les sénateurs. « Ils font partie des secteurs économiques les plus durement frappés, avec une fermeture administrative qui dure maintenant depuis plus d’un an, à l’exception de la courte période » de l’été dernier. « Ils craignent d’être parmi les derniers établissements autorisés à reprendre leur activité », souligne le rapport, qui alerte : « Les annulations de festivals, notamment de musique, prévus l’été prochain, se multiplient depuis plusieurs semaines, malgré la volonté exprimée par le gouvernement qu’il y ait une saison 2021 des festivals ».
« Les établissements culturels manquent aujourd’hui encore cruellement de visibilité », dénoncent les auteurs du rapport. Et si Emmanuel Macron « a esquissé la possibilité d’une réouverture de certains lieux de culture dans le courant du mois de mai », il n’a pas « précisé les activités et établissements susceptibles d’être concernés ni les conditions applicables à cette reprise ».
Des aides présentes mais « globalement inférieures aux besoins »
Sur le plan économique, c’est évidemment la catastrophe. Pour l’ensemble du spectacle vivant, musical et de variété, la perte de chiffre d’affaires pour l’année 2020 s’élève à 2,3 milliards d’euros. Pour les cinémas, il est d’un milliard d’euros et de 217 millions d’euros pour les musées.
Les aides du gouvernement sont néanmoins arrivées : « Année blanche pour les intermittents, dispositif d’activité partielle, fonds de solidarité, prêts garantis par l’État, fonds d’urgence sectoriels, plan de relance, fonds de sauvegarde, fonds de compensation des pertes de billetterie, fonds festivals », énumère le rapport, qui note que « le témoignage des établissements étrangers montre que les établissements culturels en France ont été, par comparaison, plutôt correctement accompagnés par les pouvoirs publics tout au long de la crise sanitaire ».
Mais au regard de l’ampleur de la crise pour ce secteur classé par l’exécutif comme « non essentiel », ce n’est pas suffisant. « L’accompagnement dont les établissements culturels ont bénéficié de la part de l’État et des collectivités territoriales reste globalement inférieur à leurs besoins. Les établissements indiquent ne plus disposer d’aucune réserve de trésorerie dans la perspective de la reprise », alertent les sénateurs, qui pointent aussi la responsabilité des assureurs :
Les assurances n’ont pas joué leur rôle et ont désormais introduit des clauses d’exclusion « covid » dans leurs polices. Leur attitude explique très largement la décision de nombreux festivals d’annoncer dès aujourd’hui l’annulation de leur édition 2021.
Réouverture possible en « mode dégradé »
« Pourquoi ce blocage (à la réouverture) en France ? » s’interroge Roger Karoutchi, lors d’une conférence de presse ce mardi. « Car on hésite. On a probablement voulu éviter le stop and go, comme en Italie ou en Suisse » et « on a eu le sentiment que les autorités craignent plus l’à côté des sorties culturelles, où on se retrouve entre amis, en famille, avant et après ».
Face à ce constat, la réouverture apparaît urgente. Mais pour quels établissements, comment et quand ? C’est la proposition numéro 1 des sénateurs : « Rouvrir les musées et monuments, les cinémas et les salles de spectacles en format assis dès la levée des mesures de restrictions en vigueur dans toute la France depuis le 3 avril ». « La reprise de l’activité culturelle est une priorité et doit se faire dans les plus brefs délais » insiste Bernard Jomier ce mardi matin, lors de la conférence de presse. Les sénateurs plaident ainsi pour « une reprise rapide et raisonnée » ajoute le sénateur, « en permettant de respecter les mesures sanitaires ». « On peut affirmer qu’il est possible de mener beaucoup d’activités culturelles en prenant un risque extrêmement faible et bien plus faible que pour beaucoup d’activités autorisées aujourd’hui », explique encore le sénateur (apparenté PS) de Paris, au micro de Public Sénat (voir la vidéo, images de Fabien Recker).
Cette réouverture « ne peut être envisagée que selon un mode dégradé avec des jauges progressives tant que la situation sanitaire n’est pas sous contrôle ou que la campagne de vaccination n’est pas achevée », selon les sénateurs.
« Les travaux scientifiques démontrent qu’aucun cluster ne serait apparu en plein air »
Une réouverture d’autant plus possible que le risque sera faible. L’étude de l’Institut Pasteur de mars dernier indique que « la fréquentation des lieux culturels n’a pas été associée à un sur-risque d’infection pendant la période où ils étaient ouverts ». « Dans son avis du 11 mars 2020, le conseil scientifique a d’ailleurs considéré que la fréquentation des lieux culturels, y compris des cinémas et des théâtres, présentait un risque peu élevé, dès lors que les gestes barrières étaient respectés », ajoute le rapport de la mission d’information.
Par ailleurs, « les travaux scientifiques démontrent qu’aucun cluster ne serait apparu en plein air et que les risques de circulation du virus y sont très réduits » soulignent les sénateurs. Sur la base de l’audition du professeur Antoine Flahault, très instructive quant aux protocoles à mettre en place, Bernard Jomier et ses deux corapporteurs ajoutent :
Des concerts en plein air en format debout, dès lors que le port du masque et les règles de distanciation physique étaient respectés, pourraient être relativement sûrs.
« Avec un protocole strict, on peut arriver à ce que les festivals aient lieu cet été », croit Bernard Jomier. « Il y a forcément des risques si vous mettez des milliers de personnes en plein air », tempère Roger Karoutchi, mais « oui à l’ouverture des festivals en plein air, mais avec des protocoles sanitaires, des conditions d’accès ».
« La jauge de 5 000 personnes retenue par le gouvernement pour interdire les grands rassemblements apparaît arbitraire »
Ce qui amène à la question des festivals pour cet été. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a présenté un protocole pour leur tenue. Mais celui-ci est restrictif, il ne fait pas de différence entre plein air et intérieur, et ne correspond donc pas à ce que sont une grande majorité des événements. « La jauge de 5 000 personnes retenue par le gouvernement pour interdire les grands rassemblements apparaît arbitraire et ne repose sur aucun fondement scientifique », critique le rapport. Si bien que ces conditions « compromettent l’organisation d’un certain nombre de festivals, notamment dans le domaine des musiques actuelles ».
Les sénateurs reconnaissent cependant « que la densité favorise les risques de contamination. C’est ce qui a d’ailleurs conduit le conseil scientifique à considérer, dans son avis du 11 mars 2020, que les fêtes et évènements culturels à forte densité présentaient un risque élevé. Ce constat justifie le recours au dépistage pour les personnes qui ne sont pas vaccinées afin de rendre possible ce type d’événements dès cette année ».
Faire du « cas par cas » pour permettre à plus de festivals de se tenir cet été
Les sénateurs pointent aussi du doigt « la faible dotation du fonds destiné à soutenir les festivals face à la crise sanitaire et à faciliter leur adaptation, au regard du nombre de festivals organisés chaque année sur le territoire national (30 millions d’euros) ».
Pour ne rien arranger, les concerts tests, prévus en mars à Marseille et en avril à Paris, ont dû être reportés au mois de mai, en raison de la troisième vague. Ces concerts sont pourtant prometteurs. Là où ils ont déjà été réalisés, comme en Espagne, aucun cluster n’en a découlé. Les sénateurs proposent donc « d’accélérer et d’amplifier les expérimentations cliniques dans différentes configurations en ce qui concerne les concerts en format debout, afin de déterminer les conditions dans lesquelles les concerts pourraient être de nouveaux autorisés ».
« Pour garantir que certains festivals puissent malgré tout rythmer l’été en France », les sénateurs préconisent une solution : « Confier au préfet le soin d’accorder aux festivals une autorisation au cas par cas en fonction du protocole sanitaire qu’ils présentent et de leurs engagements en matière de contrôle ».
« L’instauration d’un passeport vaccinal qui ouvrirait l’accès aux lieux de culture apparaît impossible à ce stade »
Et quid du passeport vaccinal, que certains évoquent comme sésame pour la réouverture ? Mais pour les sénateurs, « l’instauration d’un passeport vaccinal qui ouvrirait l’accès aux lieux de culture apparaît impossible à ce stade ». « Cette question ne pourra être débattue qu’une fois que l’ensemble des citoyens aura été mis en situation de se faire vacciner », écrivent les sénateurs, qui notent que « nombreux sont les établissements culturels qui estiment qu’elle soulève des problèmes éthiques ».
« Beaucoup paraissent en revanche disposés à procéder au contrôle d’un pass sanitaire – qui prendrait la forme, soit d’un certificat de vaccination, soit de la présentation du résultat négatif d’un test – s’il s’agit d’une condition sine qua non pour permettre une réouverture de leurs lieux » ajoute le rapport de la mission, qui fait ainsi la proposition d’« envisager d’imposer l’obligation d’un pass sanitaire ».
Aider les établissements à s’équiper en systèmes d’aération et de ventilation plus performants
En attendant une réouverture, les sénateurs demandent à l’Etat de « maintenir un accompagnement des établissements aussi longtemps que ces derniers se verront imposer des restrictions concernant leurs jauges ». Ils proposent aussi d’« instaurer une garantie financière de l’État pour le redémarrage, en particulier en ce qui concerne les festivals, afin de pallier le retrait des assurances ».
Les sénateurs demandent enfin – c’est leur douzième et dernière proposition – d’« aider les établissements culturels à adapter leurs activités face à ce type de pandémies en créant un fonds pour l’équipement des salles en systèmes d’aération et de ventilation plus performants et en soutenant le développement des offres numériques ». Une bonne ventilation est en effet un plus dans la panoplie d’outils pour faire face au covid-19, comme l’avait expliqué Antoine Flahault, s’appuyant sur le très faible nombre de contaminations dans le TGV et surtout les avions, où l’air est renouvelé en permanence. Des perspectives encourageantes pour les lieux de culture. Mais le temps presse.
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