Covid : la rentrée maintenue au 3 janvier s’annonce compliquée

Covid : la rentrée maintenue au 3 janvier s’annonce compliquée

Alors que l'épidémie de la Covid est à son plus haut point et que l’on parle déjà de la sixième vague, beaucoup réclamaient le report de la rentrée scolaire. Que nenni ! A la suite du Conseil de défense sanitaire et du Conseil des ministres qui ont eu lieu lundi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le maintien de la rentrée scolaire au 3 janvier. Une décision vivement critiquée de tous bords.  
Public Sénat

Par Chantal Baoutelman

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Santé publique France rapporte un taux d’incidence national de 550 cas pour 100 000 habitants au 23 décembre. L’épidémie continue donc sa progression, notamment chez les adultes jeunes et les enfants. Chez les 6-10 ans, le taux d’incidence élevé atteint même 948. 

Face à cette situation critique, des politiques comme Valérie Pécresse, la candidate LR à l’élection présidentielle, mais aussi des professionnels de santé et des syndicalistes réclamaient le report de la rentrée scolaire. Dans une tribune publiée le 25 décembre dans Le Journal du Dimanche (JDD), une cinquantaine de soignants alertent le ministre de la Santé Olivier Véran, et demandent le report de la rentrée scolaire. 

Mais, à la suite du Conseil de défense sanitaire et du Conseil des ministres qui ont eu lieu le 27 décembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le maintien de la rentrée scolaire au 3 janvier pour les écoles, collèges et lycées. Une décision confirmée par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer sur son compte Twitter.


« L'école doit être ouverte »

Le gouvernement reste donc fidèle à sa position initiale : ouvrir au maximum l’école jugée essentielle pour nos enfants. Interrogé ce matin sur France inter, Jean-Michel Blanquer a encore martelé : « Nous avons une doctrine, on peut toujours la critiquer, mais elle est là : l'école doit être ouverte parce que les enfants en ont besoin.»

Ce choix fait effectivement l’objet de vives critiques au Sénat. « S’il y a une situation dégradée qui nécessite de prendre des mesures fortes, on aurait pu imaginer un report de la rentrée scolaire », pointe Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste au Sénat. Quant au sénateur PS Bernard Jomier, médecin de formation, il déplore le manque de mesures réelles contre la circulation du virus et compte procéder à des inspections dans les écoles primaires à la rentrée. 

Du côté des syndicats, l’ouverture des écoles obtient aussi leur faveur mais ils attendent des mesures de protection efficaces pour les élèves, les personnels et leurs familles. « L’école va reprendre dans les mêmes conditions désorganisées qu'avant les vacances, avec en plus le variant Omicron. Nous  craignons donc d'importantes contaminations » s'inquiète Guislaine David, cosecrétaire générale et porte-parole du SNUIPP-FSU, principale organisation syndicale du primaire. 

Plus de moyens pour lutter contre la circulation du virus

Le syndicat souhaite le même protocole que l’année dernière selon lequel un cas de Covid avéré dans une classe oblige celle-ci à fermer. Mais le gouvernement ne veut pas revenir sur ce point et mise plutôt sur les tests. Jean-Michel Blanquer déclarait, toujours sur France inter, qu’en cas de positivité : « Pour revenir à l'école, il ne faudra plus seulement présenter un test négatif, mais plusieurs tests, réalisés à plusieurs jours d'intervalle ». Dans ce cas, Guislaine David avance la solution de tests systématiques et hebdomadaires pour tous les élèves et personnels comme en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Autriche.

Sur les capteurs de CO2, une autre des revendications des syndicats, l’Etat a débloqué une enveloppe de vingt millions pour les collectivités locales. Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale estime que des moyens ont été déployés pour le remplacement des enseignants absents, qui serait assuré par des vacataires et de jeunes retraités. 

Quid des masques ? « Depuis le début de l’épidémie, seuls des masques en tissu ont été fournis aux enseignants. Alors, chacun achète son masque FFP2 » s'indigne Guislaine David, qui rappelle l’obligation de sécurité de l’employeur vis-à-vis de ses personnels. Pour le SNUIPP-FSU, c’est donc à l’Etat de distribuer aux élèves comme aux personnels des masques FFP2 ou des masques chirurgicaux. Mêmes revendications également chez les syndicats du lycée comme en témoigne cette enseignante qui interpelle le ministre de l'Education nationale sur Twitter.

Guislaine David note beaucoup de zones d’ombres dans la stratégie du gouvernement : « Nous n’avons pas de réponses à nos questions. Nous espérons en avoir à la réunion au ministère qui aura lieu ce jeudi 30 décembre ». A défaut de précisions, les enseignants inquiets prévoient une alerte sociale intersyndicale, qui obligerait le ministère à une négociation. Et en dernier recours, une grève. 

Covid et écoles : la rentrée en sursis ?

 

Dans la même thématique

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

FRA – ASSEMBLEE – 4 COLONNES
13min

Politique

Congrès du PS : les tractations se concentrent sur « Boris Vallaud, qui a des propositions de dates tous les jours »

Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.

Le