Covid : le masque dans les transports « est une nécessité », estime Arnaud Robinet (Horizons)

Covid : le masque dans les transports « est une nécessité », estime Arnaud Robinet (Horizons)

Invité de notre matinale, le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) et maire Horizons de Reims, Arnaud Robinet est revenu sur la situation « explosive » que connaît actuellement l’hôpital public. Il estime que dans ce contexte, une accélération sur la vaccination contre la covid et la grippe ainsi que le retour du port du masque serait « salutaire. »
Louis Mollier-Sabet

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« L’hôpital est sous tension. » C’est un refrain qui devient presque habituel depuis deux ans, à l’approche des fêtes de fin d’année. En 2022, c’est le nouveau président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et maire Horizons de Reims, Arnaud Robinet, qui prévient : « Avec 45 000 cas de covid par jour, la bronchiolite et la grippe qui arrive plus tôt que prévu, le cocktail est explosif. »

« Les fêtes de fin d’année vont arriver, on sait que ça veut dire en termes de brassage de la population »

En réponse à cette situation « explosive », Arnaud Robinet enjoint le gouvernement à rendre le port du masque obligatoire dans les transports en commun, « dans les jours ou les semaines qui viennent », ou a minima d’autoriser les maires à prendre la décision. « C’est une nécessité, ce serait salutaire, on ne peut pas attendre. Les fêtes de fin d’année vont arriver et on sait que cela veut dire en termes de brassage des populations. Il vaut mieux prévenir que guérir et malheureusement notre système de santé est souvent géré par des mesures d’urgence », explique le président de la FHF.

L’autre levier c’est la vaccination, et notamment la campagne de rappel pour le vaccin contre la covid qui se déroule actuellement, explique Arnaud Robinet. Mais le maire de Reims insiste aussi sur la vaccination contre la grippe, où l’on observe « un gros retard » par rapport aux années précédentes. D’après lui, cette triple épidémie de covid, de bronchiolite et de grippe, doit être « l’occasion » de mettre le débat de l’obligation vaccinale des soignants contre la grippe « sur la table » et de « reparler des obligations [en termes de vaccination] que l’on a lorsque l’on travaille en établissement de santé.

Réintégration des soignants non-vaccinés : « Cela doit être une décision scientifique »

Ainsi d’après le président de la FHF, le débat qui a eu lieu à l’Assemblée nationale sur la réintégration des soignants non-vaccinés « était un débat plus politique que sanitaire », alors même « que ce n’est pas forcément aux parlementaires de prendre en charge cette question. » Arnaud Robinet estime que « cela doit être une décision scientifique » et attend ainsi l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le sujet, tout en attirant l’attention sur les « tensions » que cela pourrait créer, et le « mauvais signal » que cela pourrait envoyer.

« J’appelle nos amis médecins généralistes à lever leur grève »

Au niveau de la réforme du système de santé, si le maire Horizons de Reims salue les mesures prises par le gouvernement sur le financement des hôpitaux et les rémunérations, il estime que « le vrai sujet de l’hôpital public » reste « les ressources humaines et l’attractivité des carrières hospitalières. » La rémunération en fait partie, mais pas seulement : « L’attractivité, c’est aussi le bien-être au travail et s’adapter aux désirs des nouveaux professionnels de santé. Aujourd’hui, le médecin ou l’infirmière dévoués corps et âme, c’est terminé. Il faut aussi l’entendre, et s’adapter sur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. »

Arnaud Robinet rappelle que la réforme du système de santé ne doit pas être trop « hospitalo-centrée » et doit prendre en compte la médecine de ville. Les médecins libéraux seront d’ailleurs en grève jeudi et vendredi, pour demander une augmentation des tarifs de la consultation. Un mouvement qui a du mal à convaincre le président de la FHF : « On vient de dire que la situation était critique pour l’hôpital public, qui accueille 85 % des patients covid. J’appelle à la solidarité en cette période compliquée et difficile. J’appelle donc nos amis médecins généralistes à lever leur grève et à aller vers la négociation parce que c’est le système de santé qui est en danger dans les jours qui viennent. »

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