Violences du 1er mai : « Crétins décérébrés », Jérôme Guedj (PS) charge les black blocs

Invité de notre matinale, Jérôme Guedj est revenu sur les violences qui ont émaillé les cortèges du 1er mai ce lundi. Le député socialiste condamne l’attitude des black blocs, « idiots utiles du gouvernement », et pose la question de l’arsenal juridique à la disposition de l’Etat pour « prévenir » leurs agissements.
Louis Mollier-Sabet

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Au lendemain des manifestations du 1er mai, journée internationale des travailleurs, Jérôme Guedj (PS) est revenu sur les heurts qui sont intervenus dans certains cortèges – notamment à Paris, Lyon, ou Nantes – entre forces de l’ordre et manifestants. « Je soutiens à chaque fois les forces de l’ordre quand elles sont prises à partie par des crétins décérébrés », affirme le député socialiste, qui estime que « les black blocs sont les idiots utiles du gouvernement. » « Au lieu de l’ampleur de la mobilisation, on va parler de ceux qui viennent casser du flic », regrette-t-il.

« On a été capable de faire des choses pour l’hooliganisme dans les stades »

Jérôme Guedj veut ainsi poser la question d’un « débat public sur les conditions de maintien de l’ordre », notamment en amont des manifestations : « Cela fait plusieurs jours qu’on nous dit qu’il va y avoir 1 000 ou 2 000 black blocs et ils ont été là. Je me pose la question du repérage en amont et de la possibilité de contenir ces black blocks. Depuis plusieurs années, et la loi Travail en 2016, on a la présence de ces casseurs, ces idiots, ces crétins. Il y a une sorte d’impuissance dans la doctrine de maintien de l’ordre à les contenir. »

Le député socialiste va ainsi jusqu’à poser la question de l’arsenal juridique à disposition de l’Etat pour tenter de prévenir les débordements : « Je ne vous dis pas d’aller arrêter les gens au moment où ils partent de chez eux. Quoique, on a été capable de faire des choses pour l’hooliganisme dans les stades, pour des gens qui ont déjà été condamnés. Je suis un républicain conséquent, donc quand des gens viennent pourrir un mouvement social, je me dis qu’il faut régler ce problème-là. Mais il ne faut pas passer par-dessus bord les libertés publiques et les abus qui peuvent avoir lieu. Il n’y a pas de débats interdits. »

Jérôme Guedj rappelle tout de même « qu’il ne faut pas non plus éluder ce qui peut exister de forces de l’ordre, qui, harassées, épuisées, se retrouvent elles-mêmes à participer à ce climat de tensions et de violences policières. » D’après lui, ces violences policières peuvent exister « sans être systémiques », et sont « liées au nassage et à l’utilisation de certains armements qui sont une anomalie française. »

« Le prochain rendez-vous, ça s’appelle l’alternance démocratique »

« Quand on a ces images désastreuses, il y a un effet repoussoir », regrette le député socialiste. D’autant plus que la mobilisation a été au rendez-vous, d’après lui : « Comparons avec des 1er mai. C’est 7 à 10 fois plus que les 1er mai habituels, la dernière fois qu’il y en a eu un de cette ampleur ça remonte à 2002. La dimension unitaire des syndicats atteste de la permanence et la profondeur du rejet de cette réforme des retraites. À tous ceux qui pensaient que l’on pourrait tourner la page, qui veulent jouer sur l’amnésie, la résignation, le mouvement répond que les gens n’oublieront pas. »

Pour le député socialiste, on rentre maintenant « dans une phase politique » : « Il y a des canaux juridiques, avec la décision du Conseil constitutionnel sur le RIP et la proposition de loi à l’Assemblée nationale en juin. Ce gouvernement est dans une impasse pour gouverner. » Ainsi, le prochain rendez-vous serait « l’alternance démocratique », estime Jérôme Guedj : « Pour ça, il faut maintenir vivace le souvenir de cette réforme des retraites. Après chaque mouvement social d’ampleur dans ce pays, il y a eu une réplique politique qui a suivi : après 1995, il y a eu la victoire de Lionel Jospin en 1997. Après 2010, il y a la victoire de la gauche en 2012. »

Le cas échéant, le député de l’Essonne promet que la gauche reviendrait « a minima » sur le report de l’âge légal à 64 ans, en trouvant d’autres sources de financement : « On ne peut pas avoir fait la démonstration du caractère injuste de cette réforme, et ne pas revenir dessus. Je n’ai pas voté la réforme Touraine, et je regrette l’allongement de la durée de cotisation. Sur le financement, on peut faire autrement que de céder à la facilité comme le gouvernement. »

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