Geoffroy Didier, secrétaire général des Républicains, s'est livré jeudi à une sévère charge contre "la droite", qu'il appelle à "s'ouvrir aux Français et vivre avec son temps", après la défaite historique de son parti aux Européennes.
"L'urgence, c'est l'émergence d'une droite moderne, (...) l'acceptation et la régulation des évolutions de la société plutôt que leur déni ou leur contestation", écrit le député européen dans une tribune publiée sur le site du Monde.
"La grande question actuelle est sociale, mais la droite ne parle que d'austérité (...). La grande question actuelle est celle des inégalités urbaines, et pourtant la droite parle uniquement de ruralité, délaissant les banlieues et les villes pour +le seigle et la châtaigne+ (...). Le seul discours que la droite ait su porter aux plus de 5 millions de fonctionnaires était la suppression de 500.000 d’entre eux, sans jamais, d'ailleurs, dire lesquels", poursuit M. Didier, en proposant "plutôt une augmentation des salaires des enseignants, véritables boucliers de la République, financée en renonçant à un certain nombre de postes dans les ministères, à Paris".
Le secrétaire général de LR avait dès dimanche soir appelé son parti à sortir du "conservatisme sociétal", après la déroute de la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes.
"Je propose que la droite se pose au moins la question de l'ouverture de la procréation médicalement assistée, qui serait une avancée sociale comme le furent de fait le mariage pour tous, et avant le PACS, et avant l'IVG", fait-il valoir dans sa tribune, en appelant en outre au "respect des autres, comme de ceux qui, par exemple, pratiquent une autre religion que soi".
Les Républicains connaissent une crise sérieuse depuis leur désastre électoral, certains cadres plaidant pour une démission du président du parti Laurent Wauquiez.
Lundi, celui-ci avait tenté de reprendre la main en suggérant des "états généraux" en septembre. Le lendemain, le président du Sénat Gérard Larcher initiait une "démarche" pour "reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre".
"Ces initiatives variées ne doivent pas tourner à l’entre-soi", met en garde Geoffroy Didier, en appelant à éviter "une nouvelle guerre des chefs": "la droite doit se tourner vers le peuple, bien plus que vers ses élus".
"Je préfère donc de véritables états généraux de la droite française où une quinzaine d'élus de la nouvelle génération iraient, durant deux ou trois mois, à la rencontre non pas de nos militants, mais de tous ceux qui ne croient plus en nous et ne votent plus pour nous", dit-il, souhaitant que soient tirées de ces rencontres "des propositions à soumettre à tous les Français dans le cadre d’une grande consultation en ligne".