« Nos objectifs sont rapides », assure Nicolas Forissier. « Nous mobilisons l’armée française pour récupérer les 900 000 doses de vaccins supplémentaires ainsi qu’un maximum de vétérinaires ». Pour tenter de désamorcer la colère des agriculteurs, le gouvernement se prépare à une campagne de vaccination massive contre la dermatose nodulaire contagieuse. Au total : 750 000 nouveaux bovins recevront une dose de vaccin.
« Il est normal que les choses prennent du temps, car cela veut dire que l’on a été capable de juguler la crise », tente de rassurer Nicolas Forissier. Mais les agriculteurs ne l’entendent pas de cette manière. Hier soir, la Confédération paysanne a appelé à « amplifier et durcir les mobilisations ». Le syndicat réclame toujours l’ouverture vaccinale sur toute la France et la fin de l’abattage total dès la détection d’un cas.
« Nous allons vacciner plus de 700 000 bovins, mais cela pose des problèmes en ce qui concerne nos exportations », prévient le ministre. « Nous essayons de réduire le délai entre le moment de la vaccination et de l’exportation ». D’après Nicolas Forissier, une réduction de ce délai a déjà été obtenue avec l’Italie en ce qui concerne les cheptels alpins.
« Nous avons déjà obtenu beaucoup de concessions »
Outre la hausse de la vaccination, Nicolas Forissier se réjouit de l’avancement des négociations sur l’accord de libre-échange UE Mercosur. Pour rappel, la France reste opposée à la ratification considérant que l’ensemble des garanties demandées ne sont pas respectées.
« Nous mettons la pression pour le report du vote », assure Nicolas Forissier. Hier, la France est parvenue à convaincre l’Italie de réclamer avec elle le report du vote qui doit survenir dans les prochains jours. « En l’état actuel nous n’avons pas de minorité de blocage, reconnaît le ministre, mais nous sommes dans une démarche constructive ».
Si en l’état la France n’est pas en mesure de bloquer l’accord, la pression qu’elle exerce semble porter ses fruits. Hier dans la journée, le Parlement européen a renforcé les clauses de sauvegarde que la France réclame depuis toujours. « Même si le Mercosur n’aboutit pas au niveau que nous demandons, nous avons déjà obtenu beaucoup de concessions. Les mesures de protection sont là », tente de temporiser le ministre.
« Un accord commercial est toujours une bonne nouvelle, mais à condition qu’il soit équilibré, juste et sincère », explique Nicolas Forissier. « Il nous est impossible de sacrifier une ou deux filières de notre agriculture pour cet accord ».