Une crise traverse le Conseil national du numérique (CNNum). La présidente et 19 des 30 membres du CNNum ont annoncé leur démission, ce mardi. Une crise qui fait suite à l’éviction de la militante féministe et antiraciste, Rokhaya Diallo qui était très critiquée par la droite notamment (Lire notre article).
Le CNNum « a à la fois un pied dedans, un pied dehors » selon Mounir Mahjoubi
Alors que des questions se posent sur l'indépendance du CNNum, Mounir Mahjoubi tente de préciser son rôle. « Le Conseil national du numérique a un rôle particulier, c’est une instance nouvelle, elle a beau avoir près de dix ans, elle est nouvelle, c’est-à-dire qu’elle représente un secteur qui est mouvant avec des gens qui émergent » esquisse-t-il. Selon lui, le « Conseil a un double rôle : il a à la fois un pied dedans, un pied dehors. Il est à la fois proche du gouvernement (…) et a aussi un pied à l’extérieur. »
La décision d’écarter la militante Rokhaya Diallo a pourtant été prise en dépit de la position de la présidente du CNNum. Mais Mounir Mahjoubi veut tout de même préciser que le CNNum a la capacité de « s’autosaisir et de contester, parfois, les décisions du gouvernement. »
Pour Mounir Mahjoubi, « le CNNum, tel qu’il était organisé, allait être inaudible »
Pour Mounir Mahjoubi, « le CNNum, tel qu’il était organisé, allait être inaudible »
Interrogé sur les détails de cette crise, le secrétaire d’État au numérique estime que la démission de la présidente du CNNum « était la solution. » « On a beaucoup parlé avec Marie Ekeland » explique Mounir Mahjoubi qui estime que c’est « une décision qu’elle a prise et que j’ai comprise. » Il raconte que lui et Marie Ekeland n’ont « pas réussi à trouver de solution » malgré des discussions et que « Marie (Ekeland) a décidé que le plus simple pour elle est de démissionner. »
« On s’est rendu compte que ce CNNum, tel qu’il était organisé, allait être inaudible sur les sujets sur lesquels il était attendu, sur les sujets numériques » développe-t-il. Mounir Mahjoubi constate que ce débat « a dépassé celui du numérique » avant d’insister sur le fait que l’on a « besoin du Conseil national du numérique. » Le secrétaire d’État au numérique veut rappeler « que le CNNum est un Conseil consultatif et administratif qui est censé orienter le gouvernement dans ses choix liés aux politiques numériques. »