Crise politique : « Élisabeth Borne est en sursis », estime le socialiste Luc Carvounas

Crise politique : « Élisabeth Borne est en sursis », estime le socialiste Luc Carvounas

Invité ce vendredi de la matinale de Public Sénat, Luc Carvounas, le maire PS d’Alfortville, estime que le gouvernement fait face à une triple crise : sociale, politique et institutionnelle. Selon cet ancien parlementaire, le chef de l’Etat n’a que deux options pour se dégager de l’ornière de la réforme des retraites : la dissolution ou le référendum.
Romain David

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La réponse des opposants à la réforme des retraites, après l’intervention télévisée du chef de l’Etat, a été sans appel. La mobilisation intersyndicale de jeudi, la neuvième depuis le début du mouvement, a rassemblé 3,5 millions de manifestants selon la CGT - 1,089 million selon le comptage du ministère de l’Intérieur – des chiffres équivalents à la journée record du 7 mars. « Le discours du président n’a pas été très apaisant. Il ne comprend pas les Français », a constaté Luc Carvounas, le maire socialiste d’Alfortville, invité ce vendredi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.

« Aujourd’hui, on est passé d’une crise sociale à une crise politique majeure et institutionnelle. Le seul moyen pour un président de la République de se sortir d’une crise institutionnelle, c’est soit de faire une dissolution et de retourner vers le peuple pour voir ce qu’il souhaite comme majorité, soit de proposer un référendum », relève l’élu, en référence à la proposition de référendum d’initiative partagée (RIP) sur les retraites, déposée par la Nupes auprès du Conseil constitutionnel.

« Ils sont au pied du mur »

Mercredi, lors de son interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance en sa Première ministre, indiquant qu’il lui avait demandé de travailler sur un élargissement de la majorité « autant qu’elle le pourra ». « Élisabeth Borne est en sursis », soupire Luc Carvounas. « Son élargissement de majorité se finira par des cartons et un départ malheureusement. Ils sont au pied du mur. Soit ils comprennent ce que disent nos compatriotes, soit on continuera comme cela et je ne vois pas où est le bout du tunnel ».

« La rhétorique qui consiste à dire ‘j’ai été élu pour faire cette réforme’ est un mensonge. Emmanuel Macron sait très bien, lui qui a été si avide de sondages, que pendant sa propre campagne, Harris Interactive a fait un sondage sur les items qu’il proposait et le seul qui ressortait comme négatif, ce sont les retraites. Il sait pertinemment qu’il y avait un front du refus sur ce sujet », estime notre invité.

Alors que la grève se poursuit dans les raffineries, avec plusieurs situations de blocages, des réquisitions préfectorales ont été mises en place, notamment à la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher en Normandie où les forces de l’ordre sont intervenues dans la matinée. « Les réquisitions durcissent encore un peu plus le ton. Il faut arrêter d’être brutal », soupire Luc Carvounas. « Tout ce que l’on voit depuis quelques mois, c’est de la brutalité institutionnelle, de la brutalité contre les corps intermédiaires et les syndicats, et désormais de la brutalité contre les citoyens. »

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