Alors que le président italien Sergio Mattarella a refusé la nomination d’un ministre de l’économie ouvertement europhobe, le Premier ministre désigné, Giuseppe Conte, a présenté sa démission et a renoncé à former un gouvernement de coalition. Le président a alors nommé un Premier ministre technique issu du FMI, Carlo Cottarelli. Une décision qui a fait bondir les leaders des deux partis populistes et divise la classe politique européenne.
Le choix des électeurs malmené
« Mattarella refusant le poste de Premier ministre à Monsieur Conte parce qu’il aurait une politique qui irait à l’encontre des intérêts européens, c’est terrible comme image », estime l’eurodéputé socialiste Édouard Martin qui parle de « non-respect de la démocratie ».
La crise politique a largement été commentée par les dirigeants européens. Si le geste du président italien a été salué par Emmanuel Macron, le commissaire européen au budget, l’Allemand Günther Oettinger, a estimé que les difficultés économiques que pourrait connaître l’Italie pousseraient ses électeurs à ne plus voter pour des partis populistes.
Les Italiens appelés à voter de nouveau
Alors que de nouvelles élections vont être organisées d'ici un an, l’ancien syndicaliste CFDT craint qu’un mauvais signal soit envoyé aux Italiens. « Là le message qui est envoyé c’est dire aux Italiens, vous avez mal voté, c’est nous qui allons vous apprendre comment voter et on va vous imposer un autre vote ».
Édouard Martin met alors en garde contre cette situation explosive en vue des nouvelles élections. « Je crains que les Italiens vexés, fâchés […] sanctionnent encore plus durement cette posture du Président italien et fassent que Salvini [le chef de file de la Ligue, ndlr] soit renforcé ».
Le chef de file du Mouvement Cinq Étoiles Luigi Di Maio, qui était reçu mercredi soir par le président italien, cherche désormais un compromis pour former une nouvelle équipe gouvernementale. Le résultat de ces nouvelles tractions avec la Ligue devrait être connu dans la journée.