A l’issue de sa visite au sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne, Marine Le Pen a déploré une « actualité politique d’une insondable médiocrité ». L’ancienne candidate à l’élection présidentielle évoque un « piteux spectacle des jeux partisans ». Depuis mardi, le premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, multiplie les contacts avec le bloc central, LR et la gauche pour essayer de trouver une voie de passage. Demandée par la gauche, une suspension de la réforme des retraites pourrait être annoncée par Sébastien Lecornu qui doit s’exprimer ce soir au 20 heures de France 2.
« Je suis assez insensible au comique de répétition, c’est la fin de la blague », a également répondu Marine Le Pen sur la possibilité d’un maintien de Sébastien Lecornu à Matignon en cas d’accord avec le PS. Une hypothèse également démentie par Olivier Faure et par l’entourage du Premier ministre.
« Je pense que s’il y avait des élections nous pourrions faire un excellent résultat »
« Ça ne tiendra pas », prédit Marine Le Pen qui martèle sa volonté de censurer « tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution ». Une dissolution que l’élue du Pas-de-Calais réclame depuis la chute de François Bayrou. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale semble néanmoins douter de l’imminence d’une dissolution affirmant que le bloc central « crèv [e] de peur de retourner devant les électeurs ». « Je pense que s’il y avait des élections nous pourrions faire un excellent résultat », affirme également Marine Le Pen, optimiste.
Interrogée sur un éventuel rapprochement entre LR et le RN pour former une « union des droites », Marine Le Pen balaye un tel scénario. « Il y a des LR qui se sentent beaucoup plus à l’aise avec Emmanuel Macron qu’avec nous », estime la cheffe de file du RN.
Pourtant, mardi 7 octobre, Bruno Retailleau avait refusé de répéter le réflexe du barrage républicain pour l’élection législative partielle dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne qui oppose, au deuxième tour, une candidate du PS à un candidat soutenu par le parti d’Éric Ciotti, UDR. Le président de LR a notamment affirmé qu’il ne fallait pas donner « une voix à la gauche ». Le même jour, la sénatrice LR et ancienne porte-parole du gouvernement Bayrou avait affirmé ne pas avoir « que des désaccords avec les RN », avant de se faire recadrer par son parti – et par Bruno Retailleau – excluant tout rapprochement avec le parti de Marine Le Pen.