Les Républicains participeront aux « ultimes négociations » menées par le Premier ministre démissionnaire à la demande d’Emmanuel Macron, mais à leurs propres conditions, affirme le sénateur Roger Karoutchi. « Bruno Retailleau a clairement dit qu’il irait rencontrer Sébastien Lecornu », confie l’élu Les Républicains, en précisant que cette entrevue se tiendra sans les partenaires du socle commun. Le patron des Républicains « a dit qu’il voulait une rencontre particulière, en tête-à-tête », ajoute Roger Karoutchi.
Le parlementaire dénonce une méthode gouvernementale qu’il juge confuse. « Ça suffit, ces grands messes où l’on fait venir tout le monde pour ne rien dire, et surtout quand personne n’est plus informé en sortant qu’en entrant », s’agace-t-il. Présentées comme devant aboutir à une « plateforme d’action » pour la stabilité du pays, ces discussions pourraient, selon lui, tourner court. « Ces négociations sont d’autant plus compliquées qu’on a, d’un côté, une Assemblée nationale ingérable et, de l’autre, un président qui veut garder la main », souligne le sénateur.
La porte reste entrouverte
Pour autant, le sénateur ne ferme pas complètement la porte à une participation gouvernementale de la droite. Les Républicains, affirme-t-il, sont prêts à assumer leurs responsabilités, mais à condition que les bases d’un véritable contrat politique soient posées. « Le sujet n’est pas de savoir si le Premier ministre est issu du socle commun ou des Républicains, mais sur quel projet, pour quoi faire, et avec quelle liberté de manœuvre totale », résume-t-il.
Roger Karoutchi rappelle que son parti a déjà su, par le passé, travailler avec d’autres sensibilités politiques. « Ce n’est pas fini […]. Nous sommes revenus au gouvernement avec Michel Barnier, nous sommes restés avec François Bayrou, et, que je sache, les ministres LR ont fait leur œuvre », souligne-t-il, défendant une droite de responsabilités. Mais, selon lui, tout dépend désormais de l’attitude du président de la République. « Il y a une crispation autour du chef de l’État. S’il acceptait enfin le partage du pouvoir avec le Parlement, qu’il préside sans chercher à imposer ses vues ni à verrouiller le gouvernement, cela ouvrirait de réelles possibilités », conclut le sénateur.