Un nouveau Premier ministre sera nommé d’ici 48 heures a indiqué l’Elysée après les déclarations de Sébastien Lecornu sur France 2. A l’issue de la mission confiée par le président de la République le chargeant de mener « d’ultimes négociations » avec les forces politiques, Sébastien Lecornu a reconnu que sa mission n’était « pas complètement » réussie. Néanmoins, le Premier ministre démissionnaire a estimé qu’il existait une majorité hostile à une nouvelle dissolution. « La mission de Sébastien Lecornu a consisté à déterminer qu’il y avait une majorité de non-blocage », abonde le président du groupe macroniste au Sénat, François Patriat.
Emmanuel Macron au cœur du jeu politique
Compte tenu de la démission de Sébastien Lecornu, le président de la République se retrouve seul maître de la situation pour nommer un Premier ministre capable d’éviter la censure. « Maintenant, tout repose sur les épaules du président de la République », résume François Patriat. « Tout le monde a donné ses lignes rouges donc maintenant c’est plus clair, l’accord se fera sur les mesures plutôt que sur le nom du Premier ministre », continue le sénateur de la Côte d’Or. Ce dernier exclut néanmoins l’hypothèse d’un gouvernement technique chargé de trouver un compromis, notamment sur le budget.
« Si on est appelé, on ira », assure Patrick Kanner
Par conséquent, compte tenu de l’implosion du socle commun, l’hypothèse d’un Premier ministre de gauche pourrait permettre d’offrir une assise parlementaire stable en cas de soutien du groupe central. Un scénario qui semble encore prématuré pour le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. « Il n’y a eu rien de précis, seulement des généralités. Je qualifierais cela de tableau impressionniste, c’est la réalité transformée. Il a recensé les propositions et les a transformées en suggestions pour le président de la République », regrette le sénateur socialiste.
Si Sébastien Lecornu n’a pas endossé une suspension de la réforme des retraites comme le souhaitaient les socialistes, un Premier ministre socialiste pourrait offrir de la « stabilité » estime Patrick Kanner. « On apparaît vraiment comme une solution respectueuse des institutions. Si on est appelé, on ira. On sera soit dans la cohabitation soit dans l’opposition, on ne sera pas dans une logique de participation à un gouvernement macroniste ou à un soutien sans participation », prévient l’ancien ministre de François Hollande. La classe politique reste donc, une nouvelle fois, suspendue à la décision d’Emmanuel Macron.