Que va donc dire Sébastien Lecornu au 20 heures de France 2 ? Avant d’entamer les ultimes consultations, ce mercredi, le Premier ministre démissionnaire déclarait avoir de bons espoirs d’éviter la dissolution. Un optimisme partagé par le président des sénateurs macronistes, François Patriat. « Il faut que nous ayons un budget. Ça passe par un accord de non-censure qui doit reposer sur un certain nombre de compromis », a-t-il d’abord déclaré.
Socialistes, écologistes et communistes ont réaffirmé à Matignon leur exigence de voir un Premier ministre de gauche être nommé, avec comme feuille de route, une suspension de la réforme des retraites. Une piste esquissée par l’auteure de la réforme elle-même, l’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne.
François Patriat s’est, lui, montré « très sceptique sur le fait de revenir sur la réforme des retraites ». Il considère qu’il s’agirait « d’un accord à court terme » avec la gauche. « Le ministre de l’Économie l’a dit. Le gel de la réforme coûterait des réformes, des milliards. Il faudrait que les gens de l’opposition actuelle trouvent les milliards pour compenser et pas seulement par les impôts », prévient-il.
Pour autant, François Patriat calcule « à 60 % » les chances de voir « un accord trouvé » d’ici ce soir. « Et qu’on aura un Premier ministre demain ou après-demain » […] « parce que je pense que les gens ont évolué et que la pression que leur a mise le chef de l’Etat en leur disant : soit vous trouvez un compromis, soit je dissous demain, est de nature à faire réfléchir les parlementaires qui sont bien souvent obsédés par leur agenda politique que par l’intérêt de la France ».
Pour conclure François Patriat exclut toute possibilité de voir Emmanuel Macron démissionner. « Ces propositions venant de membres éminents du socle commun ne sont pas de nature à apaiser les choses, mais à les dramatiser », a-t-il regretté en référence aux propos d’Édouard Philippe en faveur d’une présidentielle anticipée.