Par Soumaya Benaissa
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C’est en 2007 avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au plus haut sommet de l’État que Patrick Rambaud, écrivain, de l’Académie Goncourt - à qui l’on doit des romans, des parodies, des textes sur le journalisme, sur la grammaire - se lance dans l’écriture sous forme de chroniques, d’une saga consacrée aux présidents de la Ve république.
Le succès qui accompagne la parution de ses chroniques l’encourage à poursuivre cette tâche de critique satirique du pouvoir. Après Nicolas Sarkozy ou « Nicolas-le-Taigneux », François Hollande ou « François-le-Mou » , c’est donc au tour d’Emmanuel Macron ou « Emmanuel le magnifique » d’être épinglé … « en même temps » plus difficilement…
Opérer un détour historique pour rendre compte de la politique contemporaine permet insiste Patrick Rambaud de montrer que les institutions de la Ve république sont d’inspiration monarchique….
Là ou Pierre Schoeller - auteur d’une trilogie qui questionne le pouvoir (Versailles en 2008, L’exercice de l’État en 2011) - nous rappelle, avec son dernier film « Un peuple et son Roi » (2018), que la Révolution française, malgré toutes les résonances actuelles avec le mouvement des Gilets jaunes, ne se rejoue pas …
L’intérêt du point de vue du cinéaste d’un détour ou d’un recours à l’histoire réside essentiellement dans la mise en lumière d’un moment d’invention politique par le peuple, pour le peuple…
Peindre le pouvoir pour mieux le représenter ou le critiquer dans ce qu’il a de plus invisible c’est l’ambition partagée par Pierre Schoeller, notamment avec le film L’exercice de l’État et Ariane Chemin qui a choisi précisément le journalisme politique pour « démonter les jeux de pouvoir… »
La journaliste, grand reporter au monde juge par ailleurs que la fiction peut parfois se montrer plus réaliste que la réalité elle-même :
Est-ce à dire que les contre-pouvoirs sont mis en difficulté dans leur exercice de critique du pouvoir… ?
Dans le contexte actuel d’une défiance inégalée et simultanée de la part des dirigeants et des citoyens à l’égard de la presse, Ariane Chemin milite elle, pour un retour aux formes premières du reportage et de l’enquête
À l’origine des révélations sur l’affaire Benalla, Ariane Chemin a procédé à un travail minutieux d’enquête se focalisant sur un personnage secondaire du théâtre politique pour aboutir à la « visibilisation de l’invisible » : un lien d’apparence simple entre « un Prince et son conseiller ».
Pour parler de manière juste du pouvoir en France, faut-il convoquer la monarchie et l’héritage monarchique … ?
La question est reposée.
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